Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/678

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666 Correspondance. i, 90-9'-

quelque difficulté par le moyen dvne notion qui ne luy appartient pas, nous ne pouuons manquer de nous mefprendre ; comme auffi lors que nous voulons expli- quer vne de ces notions par vne autre ; car, eftant pri- mitiues, chacune d'elles ne peut eftre entendue que 5 par elle mefme. |Et d'autant que l'vfage des fens nous a rendu les notions de l'extenfion, des figures & des mouuemens, beaucoup plus familières que les autres, la principale caufe de nos erreurs eft en ce que nous voulons ordinairement nous feruir de ces notions, pour lo expliquer les chofes à qui elles n'appartiennent pas, comme lors qu'on fe veut feruir de l'imagination pour conceuoir la nature de lame, ou bien lors qu'on veut conceuoir la façon dont l'ame meut le corps, par celle dont vn cors efl mû par vn autre cors. 1 5

C'efl pourquoy, puisque, dans les Méditations que voflre Alteffe a daigné lire, i'ay tafché de faire conce- uoir les notions qui appartiennent à l'ame feule, les diilinguant de celles qui appartiennent au corps feul, la première chofe que ie dois expliquer en fuite, eft la 20 façon de conceuoir celles qui appartiennent à l'vnion de l'ame auec le corps, fans celles qui appartiennent au corps feul, ou à lame feule. A quoy il me femble que peut feruir ce que i'ay efcrit à la fin de ma Refponfe aux fix(iefmes) obiedions ; car nous ne pouuons cher- 25 cher ces notions fimples ailleurs qu'en noftre ame, qui les a toutes en foy par fa nature, mais qui ne les di-

9 eft omis. — 9-10 nous nous tion d'Amfterdam. Clerselier,

voulons ordinairement feruir. — ajcrè* obieîlions, ajoute au con-

18 feule] feulement. — ib aux traire : (page 384 de l'édition

6"obieftions 1. p. 490 de l'édi- Françoife).

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