Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/679

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I.9.-9Ï. CCCII. — 21 Mai 1643. 66j

llingue pas toufiours affez les vnes des autres, ou bien ne les attribue pas aux obiets aufquels on les doit attribuer.

Ainfi ie croy que nous auons cy-deuant confondu 5 la notion de la force dont l'ame agit dans le corps, auec celle dont vn corps agit dans vn autre ; & que nous auons attribué Fvne & l'autre, non pas à l'ame, car nous ne la connoiffions pas encore, mais aux di- uerfes qualitez des corps, comme à la pefanteur, à la 10 chaleur, & aux autres, que nous auons imaginé eftre réelles, c'eft à dire auoir vne exiftance diftinde de celle du corps, & par confequent eftre des fubftances, bien que nous les ayons nommées des qualitez. Et nous nous fommes feruis, pour les conceuoir, tantoft 1 5 des notions qui font en nous pour connoiftre le corps, & tantoft de celles qui y font pour connoiftre lame, félon que ce que nous leur auons attribué, a efté ma- tériel ou immatériel. Par exemple, en fupjpofant que la pefanteur eft vne qualité réelle, dont nous n'auons ao point d'autre connoifl'ance, fmon qu'elle a la force de mouuoir le corps, dans lequel elle eft, vers le centre de la terre, nous n'auons pas de peine à conceuoir comment elle meut ce corps, ny comment elle luy eft iointe ; & nous ne penfons point que cela fe fafte par 25 vn attouchement réel d'vne fuperficie contre vne autre, car nous expérimentons, en nous mefmes, que nous auons vne notion particulière pour conceuoir cela ; & ie croy que nous vfons mal de cette notion, en l'ap-

Scognoiffons.— i7efté]eftre. chement ou, ce qui doit être

• 24 fe] ne. 25 avant attou- une autre leçon restée dans le

cment, Clerselier ajoute atta- texte.

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