Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/87

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11,221-222. CXCII. — II Juin 1640. 7^

deffus. Mais la proportion qui doit eftre entre la force du coup & fa durée, pour rendre l'adion plus grande, varie félon que les parties du cors frapé requerent plus ou moins de tems^ pour fe deioindre. 5 ^ . le n ay pas a prefent mémoire de ce que ie vous ay cy deuant efcrit touchant la viteiTe du coulement de l'eau; mais il fe rapportoit, ce me femble, a l'ex- périence que vous en auiez faite.

6. Pour entendre ce que vous demandez de la part

lo de M"" des Argues, comment la dureté des cors peut venir du feul repos de leurs parties, il faut remarquer que le mouuement eft différent de la détermination qu'ont les cors a fe mouuoir plutoft vers vn cofté que vers vn autre, ainfy que i'ay efcrit en ma Dioptrique";

i5 & qu'il ne faut proprement de la force que pour mou- uoir les cors, & non pour j déterminer le cofté vers le- quel ils fe doiuent mouuoir; car cete détermination ne dépend pas tant de la force du moteur, que de la fi- tuation, tant de ce moteur que des autres cors circon-

20 uoyfins. Il faut remarquer auffy qu'il n'y a point de vuide en la nature, ny de rarefadion & condenfation, telles que les defcriuent les Philofophes; mais que, quand vn cors fe raréfie, c'eft qu'il entre quelque autre cors plus fubtil dans fes pores, &c. D'où il fuit qu'au-

2 5 cun cors ne peut fe mouuoir, qu'il ne chaffe quelque autre cors de fa place au mefme inftant, & que cet

5 la mémoire. — 6 touchant] qu'autre. — 26 au mefme in- de. — 17 doiuent mouuoir] Ûant, om. après place, aj. après meuuent. — 23 et 25-26 quel- chaffe (I. 25).

a. Descartes avait d'abord écrit/or<re, qu'il a barré.

b. Ton'iC II, p. 571, 1. 9.

c. Dioptrique, p. 14 et 17.

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