Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/176

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162 - Correspondance Le MS. donne, en regard de la première ligne, avec renvoi aux mots 22 octobre, cette note marginale 1645, ajoutée par Clerselier. Faut-il en conclure que, la lettre à laquelle Descartes répond étant du 22 octobre 164S, sa réponse, qui retarde quelque peu, est du commencement de 1646? On est d'abord tenté de le faire. Mais la présente lettre vient certainement après la CCCXLVII', p. 110, qui est de mai 1644, et avant la CCCLXXIX', de mai 164S. En mai 1644, Descartes demande au P. Mesland l'abrégé que celui-ci a fait des Méditations; et le P. Mesland le lui aura envoyé le 22 octobre suivant, car il l'en remercie dans la présente lettre. En même temps, il lui demande ce qu'il pense des Principes; et le P. Mesland le lui aura écrit le 4 mars, car Descartes l'en remercie en mai 164S, et rappelle la présente lettre, écrite, par conséquent, en février au plus tard, peut-être le g février, avec les trois précédentes, CCCLXIV, CCCLXV et CCCLXVI, cet envoi comprenant, nous le savons (ci-après CCCLXVIII, art. B), encore d'autres lettres à des Jésuites. — Quant à la date 1645, ajoutée en marge du MS., elle ne devait pas être dans le texte de Descartes, qui aura écrit simplement 22 octobre, comme on fait d'ordinaire, sans dire l'année. Ce serait donc une conjecture de Clerselier, et nous avons toutes raisons de la rapporter non pas à la lettre du P. Mesland (22 octobre 1644), mais bien à la réponse de Descartes, c'est-à-dire à la présente lettre, qui serait du commencement de 164S.

Mon Révérend Père,

Votre lttre du 22 octobre ne m'a été rendue que depuis 8 jours, ce qui a été cause que je n'ai su vous témoigner plus tôt combien je me ressens votre obligé, non pas de ce que vous aurez pris la peine de lire et d'examiner mes Méditations, car n'ayant point été connu auparavant de vous, je veux croire que ç'aura été la matière seule qui vous y aura incité ; ni aussi de ce que vous l'avez digérée en la façon que vous avez fait[1], car je ne suis pas si vain que de penser que vous l'ayez fait à mon sujet, et j'ai assez

  1. Voir ci-avant, p. 120, I, 22.