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280 Correspondance.

de cette volupté épicurienne plus en fatyre qu'en phi- lofophe, comme Ji elle cjloit purement fenfuelle. Mais ic luy en veux beaucoup de bien, depuis que cela cjl caufe que vous aue^ pris le foin d'expliquer leurs opinions & reconcilier leurs differens, mieux qu'ils n'auroient feu 5 faire, & d'ofler par la vne puiffante obieclion contre la recherche de ce fouuerain bien, que pas vn de ces grands efprits n'ont pu définir, & contre l'autorité de la raifon humaine, puif qu'elle n'a point éclairé ces excellens per- fonnages en la cognoijfance de ce qui leur efloit le plus 10 neceffaire & le plus a cœur, l'efpere que vous continue- rez, de ce que Seneque a dit, ou de ce qu'il deuoit dire, a m'enfeigner les moiens de fortifier l'entendement, pour iuger du meilleur en toutes les aclions de la vie, qui me femble eflre la feule difficulté, puifqu'il cfl impoffible de i5 ne point fuiure le bon chemin, quand il efi cognu. Aye^ encore, ie vous prie, la franchi fc de me dire fi i'abufe de vojlre bonté, en demandant trop de voflre loifir, pour la fatisfaélion de

Vojlre tres-affeélionnée amie a vous feruir, 20

ELISABETH.

��CDI.

Descartes a Elisabeth.

Egmond, i cr septembre 164.5. Copik MS., Marburg, Staatsarchiv, Le», de Desc, n° 4.

« A Madame Elisabeth, Princesse Palatine, etc. », dit Clerselier, tome I, lettre 6, p. Zj-33, sans donner de date. Son texte fournit

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