Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/305

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& vous auez pris la peine de lire ſon liure auec tant de ſoin, que ie craindrois de me rendre importun, ſi ie continuois icy a examiner par ordre tous ſes chapitres, & que cela me fiſt differer de reſpondre a la difficulté 5 qu’il vous a pleu me propoſer, touchant les moyens de ſe fortifier l’entendement pour diſcerner ce qui eſt le meilleur en toutes les actions de la vieErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. C’eſt pour|quoy, ſans m’areſter maintenant a ſuiure Seneque, ie taſcheray feulement d’expliquer mon opinion 10 touchant cete matiere.

Il ne peut, ce me femble, y auoir que deux chofes qui foyent requifes pour eftre toufiours difpofé a bien iuger : l’vne efl la connoiffance de la vérité, & l’autre l’habitude qui fait qu’on fe fouuient& qu’on acquiefce

, 5 a cete connoiffance, a toutes les fois que l’occafion le requert. Mais, pour ce qu’il n’y a que Dieu feul qui fçache parfaitement toutes chofes, il efl befoin que nous nous contentions de fçauoir celles qui font le plus a noflre vfage.

to Entre lefquelles la première & la principale eft qu’il y a vn Dieu, de qui toutes chofes dépendent, dont les perfections font infinies, dont le pouuoir efl immenfe, dont les décrets font infallibles : car cela nous apprend a receuoir en bonne part toutes les chofes qui

>5 nous arriuent, comme nous eftant expreffement enuoyées de Dieu ; & pour ce que le vray obiet de l’amour eft la perfection, lorfque nous éleuons noflre efprit a

i5 a omis avant toutes. — 24 toutes les chofes] tout ce. — 26 arriue. — 25-26 enuoyé.

a. Voir ci-avant p. 280, 1. 13-14.

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