Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/340

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)2Ô Correspondance. «. «4.

d'efire connu de voftre Excellence à leur occalion, aufli n'y a-t-il rien qui me puiffe obliger dauantage à en publier d'autres, que de fçauoir que cela vous fe- roit agréable. Mais, pource que le traitté des ani- maux 3 , auquel i'ay commencé à trauailler il y a plus 5 de quinze ans, prefupofe plufieurs expériences, fans lefquelles il m'eft impoflible de l'acheuer, & que ie n'ay point encore eu la commodité de les faire, ny ne fçay point quand ie l'auray, ie n'ofe me promettre de luy faire voir le iour de long-temps. Cependant ie ne 10 manqueray de vous obéir en tout ce qu'il vous plaira me commander, & ie tiens à très-grande faueur, que vous ayez agréable de fçauoir mes opinions touchant quelques difficultez de Philofophie.

le me perfuade que la faim & la foif fe fentent de i5 la mefme façon que les couleurs, les fons, les odeurs, & généralement tous les obiets des fens extérieurs, à fçauoir par l'entremife des nerfs, qui font étendus comme de petits filets depuis le cerueau iufques à toutes les autres parties du corps; en forte que, lors 20 que quelqu'vne de ces parties eft mué, l'endroit du cerueau duquel viennent ces nerfs fe meut aufïi, & fon mouuement excite en l'ame le fentiment qu'on attribue à cette partie. Ce que i'ay tafché d'expliquer bien au long en la Dioptrique b , & comme i'ay dit là a5 que ce font les diuers mouuemens du nerf optique, qui font fentir à l'ame toutes les diuerûtez des cou- leurs & de la lumière, ainfi ie croy que c'eft vn mou-

a. Voir ci-avant p. 247, C.

b. Discours Quatriesmc : Des Sens en gênerai, p. 29. Et Discours Sixiesme : De la Vision, p. 5 r .

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