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J.99-00. CDXXVI. — 6 Mars 1646. )jj

celle de tous les voftres; car on remarque en ce pais qu'il n'y en a point eu de plus rude depuis l'année 1608. Si c'eft le mefme en Suéde, vous y aurez veu toutes les glaces que le Septentrion peut produire. Ce 5 qui me confole, c'eft que ie fçay qu'on a plus de pre- feruatifs contre le froid en ces quartiers-là, qu'on n'en a pas en France, & ie m'affure que vous ne les aurez pas négligez. Si cela eft, vous aurez pafïé la plufpart du temps dans vn poefle, où ie m'imagine

■ o que les affaires publiques ne vous auront pas fi con- tinuellement occupé, qu'il ne vous foit refté du loifir pour penfer quelquefois à la Philofophie. Et li vous auez daigné examiner ce que i'en ay écrit, vous me pouuez extrêmement obliger, en m'auertiflant des

«5- fautes que vous y aurez remarquées. Car ie n'ay en- core pu rencontrer perfonne qui me les ay dites ; & ie voy que la plufpart des hommes iugent li mal, que ie ne me dois point arrefter à leurs opinions; mais ie tiendray les voftres pour des oracles.

20 Si vous auez auffi ietté quelquefois la veuë hors de voftre poefle, vous aurez peut-eftre aperceu en l'air d'autres météores que ceux dont i'ay écrit, & vous m'en pourriez donner de bonnes inftrudions. Vne feule obferuation que ie fis de la neige exagone, en

îS l'année i6j 5 , a efté caufe du Traitté que i'en ay fait*. Si toutes les expériences dont i'ay befoin pour le refte de ma Phyfique me pouuoient ainfi tomber des nues, & qu'il ne me falluft que des yeux pour les connoître,

a. Les Météores, Discours Sixiesmc, p. 223. L'observation était du 5 février t635, et Descartes l'avait conservée dans des notes, qui seront publiées.

Correspondance. IV. 48

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