Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/486

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472 Correspondance.

» autre amy que Messieurs Chanut, Clerselier et Porlier luy firent faire à » Paris. Cet amy étoit le Comte [en marge : Antoine], Conseiller du Roy, » Secrétaire et Controlleur général de l'ordinaire des guerres [en marge : » Lettr. MS. à Clerselier, du g Novemb. 1646}. Le P. Mersenne, qui » étoit de toutes les habitudes et de toutes les liaisons qu'avoit M. Des- » cartes, particulièrement en France, étoit entré dans celle-cy dés le mois » de Iuin de l'an 1646, par la commission qu'il avoit reçue de faire pré- » sent, de sa part, d'un exemplaire de ses Principes à M. le Comte. Le » présent n'étoit pas tout à fait des-intéressé, de la part de ce Père, qui par » la passion qu'il avoit d'établir la Philosophie Cartésienne par toute la » terre, tâchoit de luy susciter toutes les difficultez qui pouvoient luy » faire obstacle, pour avoir lieu de les faire dissiper par son Auteur. M. le » Comte avoit embrassé cette Philosophie, parce qu'il n'en avoit point » trouvé de meilleure ; mais demeurant d'accord des principes, il n'avoit » pas laissé de rencontrer des difficultez sur des points particuliers, que le • Père Mersenne l'obligea de réduire en objections qu'on pût envoyer à » M. Descartes. Elles furent communiquées à l'Aobé Picot avant que de » faire le voyage de Hollande. » (Baillet, II, 3oi.)

Il est évident que Baillet a regardé comme étant de Mersenne le billet d'envoi des Objections de Le Conte (plus haut p. 453), billet qui nous paraît devoir être restitué à Clerselier. Cependant on a pu voir, par le dernier alinéa de Le Conte, que les Objections sont adressées à Mersenne et semblent bien avoir été rédigées sur sa demande, tandis que l'auteur du billet d'envoi déclare que c'est lui-même qui en a demandé et obtenu la rédaction. Mais il n'est guère admissible que Mersenne ait écrit ce billet en avril avant son départ et que l'envoi en ait été retardé jusqu'en juillet. On croira plutôt que le dernier alinéa, qui s'adresse à Mersenne, a été convenu avec Clerselier (qui ne tenait pas à se mettre en avant), et que les mois de mai et de juin ont été pris par les réponses de Picot, les instances de Le Conte et les observations de Clerselier. Ou bien encore cet alinéa faisait partie d'une première rédaction, qui datait du mois d'avril, et dans laquelle les objections, instances, etc., n'ont été insérées qu'après coup, en mai et juin.

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