Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/540

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526 Correspondance.

Mon Reuerend Père,

Il y a fort peu de tems que ie me fuis donné l'hon- neur de vous efcrire"; mais, pource que i'ay encore depuis receu de vos letres, ou vous me menacez de m'enuoyer des efcrits de Roberual, i'ay penfé vous 5 deuoir encore efcrire ce mot, pour vous dire que i'eftime fi peu tout ce qui fçauroit venir de luy, que ie ne croy pas qu'il vaille le port, & que ie vous fuplie très humblement de ne m'enuover iamais rien de fa part; ie n'ay point tant de curiofité pour voir des 10 fottifes. Il a beau dire qu'il en fçait mille fois plus que moy en Géométrie; pendant qu'il n'en donnera point d'autres preuues qu'il a fait iufques a prefent, ie ne l'en eftimeray pas dauantage. Et pour ce qu'il m'a dit, eftant a Paris 1 ', touchant la queftion de Pap- i5 pus, fçachez que ce n'eftoit rien qui concernait la Géométrie, mais feulement la Grammaire, en ce qu'il faifoit quelque equiuoque, ou tranfpofoit quelque vir- gule, pour dire que ie n'auois pas bien pris le fens de l'autheur ; ce que ie iugay alors fi ridicule & de fi 20 peu d'importance, que ie ne le mis point en ma mé- moire, & ne le puis pour tout retrouuer. Mais penfez vous que, s'il auoit quelque chofe a y reprendre, il fuft befoin de l'en prier pour l'obliger a le faire ? le vous allure bien que, tout au contraire, il n'y auroit *5 point de prières qui le puflent faire taire, & qu'il n'auroit pas marchandé deux ans a m'enuoyer cete belle pièce. Quoy qu'il en foit, ie vous fuplie, encore

a. Lettre CDXLVIII ci-avant, du 5 octobre, p. 5o8.

b. En juillet ou octobre 1644. Voir l'éclaircissement, p. 365.

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