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��548 Correspondance. 111,536.

trouue par expérience, il eft euident que l'expérience s'accorde tres-conftamment auec mes conclufions. Mais au contraire, l'Ariftarque, en fe vantant d'auoir déterminé par fon raifonnement ce qui ne le peut eftre que par l'expérience, fait voir qu'il n'entend pas ce qu'il dit, & qu'il ne fçait rien en cette matière, que ce qu'il en a pu apprendre de mes lettres; il eft feule- ment habile en cela, qu'il retient fes demonftrations in peclore, afin que ie n'en decouure pas les défauts. Pour ce qu'il adioûte a la fin", que ie luy ay repro- ché fa longueur, ie ne l'ay pu lire fans rire; car il m'a fait fouuenir d'vn petit Nain, qui, ayant oùy que quel- qu'vn fe mocquoit de fa groffe tefte, penfoit que cela fuft à fon auantage, & qu'on luy reprochoit d'eftre trop grand. I'ay dit, en parlant, qu'il euft pu épargner ,5 beaucoup de paroles, s'il euft fait confiderer vn fec- teur de cercle au lieu d'vn fe&eur de cylindre, pour l'auertir honneftement que tout ce qu'il auoit écrit de ce cylindre eftoit fuperflu, & n'eft bon qu'à emba- rafler les ledeurs. Et ainfi ie me fuis mocqué de voir 20 vn écrit de trois petits feuillets, dont les préambules inutiles en contiennent plus de deux, a fçauoir, iufques à ces mots : Le défaut de ce raifonnement, &c. b . En forte que c'eft vn Nain qui a vne tefte û monf- trueufe, qu'elle eft deux fois plus grofTe que le refte l5 du corps, & en laquelle il y a bien peu de fens. Voilà ce qu'il nomme luy reprocher fa longueur.

b après pas] alfez ajoute. — 6 avant rien] quafi ajouté. — 7 en omis.

a. Voir p. 5oj, 1. i3.

b. Cf. p. 425 ci-avant, 1. i3.

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