Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/600

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f 86 Correspondance. m, 39.

leu en fort peu de temps, pource qu'il n ; y auoit rien trouué contre mes opinions, a quoy il ne peuft aifé- ment répondre. Mais ce qui me defoblige le plus. font des difcours particuliers, contre lefquels ie vous auoûe que ie ne fçav point d autre remède, que de faire fçauoir au public que ceux qui les font me font ennemis, afin qu'on y adioûte moins de créance.

Toutesfois ie ne fuis pas fi difficile, ny fi iniufte. que ie demande qu'vn chacun fuiue mes fentimens. 10 ou que ie m offenfe de ce que ceux qui en ont d autres. difent franchement ce qu ils iugent; i'av crû feule- ment que ie deuois moppofer a ceux qui s eftudie- roient à faire auoir mauuaife opinion aux autres, d'vne chofe de laquelle ils ne parleroient point du tout, s'ils i5 n'en auoient eux-mefmes bonne opinion. Et pource que cela feroit contraire a la probité, ie n'ay garde d imaginer rien de tel des Pères de voftre Compagnie, principalement de ceux de France, ou i ay le R. P. Charlet,de la particulière affection &. finguliere vertu 20 duquel ie ne puis douter. le vous prie auffi de ne dou- ter aucunement que ie ne fois tout à vous, de cœur & d'affection, & de me croire.

Mon R. P..

De V. R. Le tres-humble j5

& tres-obeïflant feruiteur,

DESCARTES.

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