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CCCXXIX. — Novembre 164}. ci

Moniteur,

Vous auez beaucoup plus fait pour moy que ie n'euiTe peu faire moy mefme, voire que ie n'euffe ofé entreprendre; & les recommandations qui viennent 5 de vous, ont, fans comparaifon, plus de poids que celles qui viennent de moy. C'eft pourquoy i'attribue a mon bonheur, que ie ne me fuis point trouué ces iours à la Hâve ; mais néanmoins ie vous promets de ne manquer pas d'y aller vne autre fois, au moindre

10 auis que i'auray de vous, ou de quelqu'autre de mes amis, qui le iuge a propos. Mais M r l'AmbafTadeur avant déclaré qu'il entreprendroit mon affaire a bon efcient, &. fon AltefTe mefme m'ayant fait la faueur d'en faire efcrire & d'en parler*, il ne me femble pas

i5 que ie doiue rien craindre, & ie me propofe d'en attendre les euenemens fans inquiétude.

On m'efcrit d'Vtrecht que M rs les Etats de la Pro- uince ont eilé afiemblez, les trois derniers iours de la femaine paffée, & qu'ils ont difputé, auec beau-

20 coup d'animolité, touchant les priuileges de leur Académie, mais que la Ville a efté contrainte de céder aux Chanoines & aux Nobles, & de caiîer ce qu'elle auoit fait. On me mande aulfy qu'entr'autres propos le Prefident auoit fait mention des mauuaifes

25 procédures dont on vfoit contre moy; & ce que i'ad- mire le plus, c'eft qu'on aioute que M' s du Vroetfchap fe perfuadent que c'eft moy qui fuis caufe de ce qu'on leur a fait rompre ce qu'ils auoyent fait*, & qu'ils font d'autant plus irritez contre moy.

3o Quelques vns d'eux ont tenu auffi des difeours.

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