Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/667

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Additions. 65}

Monjieur,

Vous attribue^ a faueur ce que ie croy deuoir a vojlrt mérite, & quand vous remarque^ le long tetns que i'ay commencé de le connoijlre, vous aue^ grande rai/on de 5 vous promettre que ie tafcheray, en toutes occajïohs, de vous faire veoyr des marques réelles de l'ejlime que l'en fay. Celle qui s'en ejl pref entée depuis quelques iour s, me defplaijl, parce qu'elle vous fafche, & que ceux qui l'ont efmeiie, ne vous laijjent pas la liberté de vov* en demejlcr

10 comme certainement vous pouric^ faire aucc honneur & a leur confufion. Ils fe prcualcnt des auantages que le lieu où ils font & leur condition leur donnent ; et prenant la maxime de l'ancienne Mère des Republiques, ils reputent pour Barbare tout ce qui n'cfl pas de leur nation. M. l'Am-

i5 b{affadeur) trauaille a leur faire connoijlre que la nojlre ne doibt pas ejlre cenfee pour cjlrangere dans leur EJlat, & qu'ils fe font tort d'en vouloir bannir la vertu qui a voulu y prendre auec vous fa retraite. Souffre-^ fans ojfenfe que ie vous dye que ie ne fer ois pas mary qu'ils vous

20 euffenl obligé (plus ciuilemenl neantmoins) a quitter leur pays, parce que le nojlre en profitteroit en vous recueil- lant auec autant de ioye que ces gens la ont de peine a vous veoyr auec des yeux qui ne peuuent fouffrir la lu- mière, le cedde pourtant a vojlre inlercjl, & quand il

25 s'agira foit de vojlre inclination ou de vojlre honneur, ie ne Juiuray pas moins l'vne que ie feray toufiours prejl a féconder l'autre ; mais ie crains d'y auoir plus de manque de force que de bonne volonté, & la deffiance que i'en ay me fait dire que M. Pallot* vous a donné l'ombre pour le

a. Sic dans le MS. pour Poltut.

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