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|i TROISIÈMES OBIECTIONS

faites par vn célèbre Philolophc Anglois,

AVEC LES RÉPONSES DE l'aUTEUR.

��220

��OBIECTION PREMIERE.

Il paroi/} ajje:^, par les cliofes qui ont ejlé dites dans celte Médi- tation, qu'il n'y a point de marque certaine & euidente, par laquelle nous puijjions reconnoijtre & dijlinguer nos fanges de la veille & d'vne rraj-e perception des J'eus ; €■ parlant, que les images des chofes que nous l'entons e/lant éueille-, ne font point des accidens altache\ à des objets extérieurs, £■ qu'elles ne font point des prennes fujîfantes pour monjtrer que ces objets extérieurs exijlent en effeâ. C'ejî pour- quoj- \Jî, fans nous aider d'aucun autre raifonnement, nous fiiiuons feulement nos fens, nous auons iufte fujet de douter fi quelque choj'e exifte ou non. Nous reconnoiffons donc la vérité de cette Méditation. Mais d'autant que Platon a parlé de cette incertitude des chofes fen- fibles, 6'- plufteurs autres anciens Philofophes auant & après luy, & qu'il ejî aifé de remarquer la difficulté qu'il y a de difcerner la veille du fommeil, i'eujfe voulu que cet excellent auteur de nouuelles fpecu- lalions fc fuji ab/lenu de publier des chojesfi vieilles.

��Sur la Première Méditation.

Des chofes

qui peuucnt ejlre

révoquées en doute.

��221

��RÉPONSE.

Les railons de douter qui font icy leceuës pour vrayes par ce Fhilofophe, n'ont eilé propofées par moy que comme vray-lem- blables; & ie m'en fuis feruy, non pour les débiter comme nou- uelles, mais en partie pour préparer les efprits des Ledeurs|à confi- derer les chofes intellectuelles, & les diitinguer des corporelles, à quoy elles m'ont toufiours femblé tres-neceflaires; en partie pour y répondre dans les Méditations fuiuantes; & en partie aulTi pour faire voir combien les veritez que ie propofe enfuite font fermes & alfurées, puifqu'elles ne peuuent e(tre ébranlées par des doutes fi généraux & fi extraordinaires. Et ce n'a point eflé pour acquérir de

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