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442-444- Sixièmes Réponses.

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��euft eu en Iby quelque connoiffance de ce centre : car certainement il n'ell pas poflîble que cela le faffe fans connoiffance, & partout où il y a connoiffance, il faut qu'il y ait de l'elprit. Toutesfois i'atri- buois encore d'autres chofes à cette pefanteur, qui ne peuuent pas en mefme façon eftre entendues de l'efprit : par exemple, qu'elle eftoit diuilîbie, mefurable, &c".

Mais après que i'eu fuffifamment confideré toutes ces chofes, & que i'eu diftingué l'idée de l'efprit humain | des idées du corps & du mouuement corporel, & que ie me fus | aperceu que toutes les autres idées que i'auois eu auparauant, foit des qua- litez réelles, foit des formes fubftantielles, en auoyent efté com- pofées, ou formées par mon efprit, ie n'eu pas beaucoup de peine à me défaire de tous les doutes qui font icy propofez\ Car, premièrement, ie ne doutay plus que ie n'euffe vne claire idée de mon propre efprit, duquel ie ne pouuois pas nier que ie n'euffe connoiffance, puifqu'il m'eftoit û prefent & fi conjoint. le ne mis plus auffi en doute que cette idée ne fuft entièrement diilerente de celles de toutes les autres chofes, & qu'elle n'euft rien en foy de ce qui apartient au corps : pource qu'ayant recherché tres-foigneu- fement les vrayes idées des autres chofes, & penfant mefme les connoiflre toutes en gênerai, ie ne trouuois rien en elles qui ne fuft en tout différent de l'idée de mon efprit. Et ie voyois qu'il y auoit vne bien plus grande différence entre ces chofes, qui, bien qu'elles fuffent tout à la fois en ma penfée, me paroiffoient neantmoins diftindes & différentes, comme Ibnt l'efprit & le corps, qu'entre celles dont nous pouuons à la vérité auoir des penfées leparées, nous arre- ftant à l'vne fans penfer à l'autre, mais qui ne font iamais enfemble en noftre efprit, que nous ne voyions bien qu'elles ne peuuent pas fubfifter feparement. Comme, par exemple, l'immenfité de Dieu peut bien eftre conceuë fans que nous penfions à fa iuftice, mais on ne peut pas les auoir toutes deux | prefentes à fon efprit, & croire que Dieu 387 puiffe eftre immenfe fans eftre iufte. De mefme l'exiftence de Dieu peut eftre clairement connue, fans que l'on fçache rien des perfonnes de la tres-fainte Trinité, qu'aucun efprit ne fçauroit bien entendre s'il n'eft éclairé des lumières de la foy; mais lorfqu'elles font vne fois bien entendues, ie nie qu'on puiffe conceuoir entr'elles aucune diftinction réelle | à raifon de l'effence diuine, quoy que celafe puiffe à raifon des relations".

a. Non à la ligne (/"^ et 2' édit.).

b. A la ligne [ibid.].

Œuvres. IV. ,1

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