Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/287

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Avertissement. xiii

Ozanam. Or, juste au même endroit que dans l'exemplaire pré- cédent, c'est-à-dire en regard de l'article 41 de la 3" partie (page i39 de cette seconde édition), une de ces notes donne l'indication suivante : « La verfion ejî depuis ici de M' Dcfc. M' Clerfelier a le rejle de ce livre en manufcrit de M' De/cartes inefme. Il me la monjîré. » Clerselier étant mort le i3 avril 1684, c'est donc avant cette date que l'annotateur a vu, de ses propres yeux, chez le fidèle dépositaire des papiers de Des- cartes, le manuscrit original, qui est bien certainement le même que l'abbé Legrand aura plus tard entre les mains. Ce second témoignage confirme donc le premier, et tous deux concordent parfaitement.

D'autre part, nous avons l'inventaire des papiers de Des- cartes, dressé à Stockholm en Suède, le i3 février i65o, le surlendemain de sa mort. Et dans cet inventaire, sous la lettre X, on trouve la mention suivante : « Soixante & neuf feuillets dont la fuite efl interrompue en plufieurs endroits, contenant la doéîrine de fes Principes en français & non en- tièrement conformes a l'imprimé latin. » Ce signalement ne répond-il pas fort bien aux indication*; de nos deux anciens exemplaires, bien qu'il soit moins explicite, remarquons-le, et ne dise pas expressément : la j>ersion est de M. Descartes? Mais c'est la même doctrine que celle des Principes^ et elle est con- forme à l'imprimé latin, quoique non entièrement. D'où l'on peut conclure qu'il y a des modifications, et même des addi- tions, insérées dans un texte d'ailleurs semblable à celui de 1644, c'est-à-dire (notons la chose, elle a son importance), divisé comme lui en articles, et présentant la même forme adaptée par avance à l'enseignement de l'école. Or ces modifi- cations et additions sont précisément les particularités que pré- sente aussi, comparé au latin, l'imprimé français de 1647, donné comme une version de l'original. Ce sont les annota- teurs de nos deux anciens exemplaires, qui, de leur propre autorité, et pour s'expliquer à eux-mêmes la présence d'un pareil manuscrit parmi les papiers du philosophe, ont imaginé

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