Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/291

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Avertissement. xvii

taire; mais qui pouvait, mieux que lui, se retrouver dans ce grimoire que le manuscrit était sans doute devenu par son fait? Qui aurait su, mieux que lui, insérer, chacun à sa place, tous les changements qu'il avait introduits lui-même? Il aura donc recopié de sa main ce nouveau texte, où subsistait quand même la version de Picot, mais avec ses propres modifications et additions, intercalées chacune au bon endroit et ajustées toutes comme il convenait, si bien que le manuscrit transformé de la sorte pouvait passer, à première vue et avant une réflexion et une étude approfondies, pour une traduction nouvelle, refaite entièrement, ou, comme le disent nos annotateurs, pour la ver- sion de M' Desc. Et elle est bien de lui, si l'on veut, en ce sens qu'il l'a avouée après y avoir mis beaucoup du sien; mais elle n'en reste pas moins de l'abbé Picot primitivement, et pour la plus grande part, puisque celui-ci a fourni le fond principal, auquel se sont ajoutés les remaniements de Descartes. Cette solution du problème ' explique tout : d'une part, les notes signalées dans les deux anciens exemplaires, et la mention faite à l'inventaire du i3 février i65o; de l'autre, les témoi- gnages du philosophe, soit en tète de l'édition de 1647, soit dans sa lettre à Picot du 17 février 1645.

Reconnaissons toutefois que certaines additions, au moins, sont authentiquement de Descartes, et cela parce que lui-même l'a déclaré. Dans une lettre à Clerselier\ également du 17 fé- vrier 1645, il répond d'abord à des objections au sujet de ses règles du mouvement; puis il termine par cette phrase signifi- cative : a II faut pointant icy que ie vous auoiie que ces règles ne font pas fans difficulté ; & ie tafcherois de les éclaircir dauantage, fi l'en eflois maintenant capable; mais pour ce que i'ay l'efprit occupé par d'autres penfées, i'attendray, s'il vous

a. C'est aussi celle que suggéiait déjà M. Victor Egger, dans l'anicle précédemment cité: i Peut-être Descartes avait-il recopié la traduction de Picot en la corrigeant à mesure. » [Revue philosophique, 1890, t. XXX, p. 3.8.)

b. Correspondance, t. IV de celte édition, p. i83.

Œuvres. IV. ^

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