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Principes. — Seconde Partie. 89

la contrariété qu'en deux façons feulement. A fçauoir, entre le mouuement & le repos, ou bien entre la vitelie & la tardiueté du mouuement, en tant que cette tardiueté participe de la nature du repos ; & entre la détermination qu'a vn corps à fe mou- uoir vers quelque collé, & la refiftancc des autres corps qu'il ren- contre en fon chemin, foit que ces autres corps fe repolent, ou qu'ils fe meuuent autrement que lu}', ou que celuy qui fe meut rencontre diuerfement leurs parties; car, félon que ces corps fe trouuent difpofe\, cette contrariété eft plus ou moins grande.

45. Comment on peut déterminer combien les corps qui fe rencontrent, changent les mouuemens les vus des autres, par les règles quifuiuent.

Or afin que nous puiiTions déduire de ces principes, comment chaque corps en particulier augmente ou diminue fes mouuemens, ou change leur détermination à caufe de la ren|contre des autres 103 corps, il faut feulement calculer combien il y a de force en cha- cun de ces corps, pour mouuoir ou pour refifter au mouuement, pource qu'il eft éuident que celuy qui en a le plus, doit touf-jours produire fon effet, & empefcher celuj de l'autre ; & ce calcul feroit aifé à faire en des corps parfaitement durs, s'il fe pouuoit faire qu'il n'y en euft point plus de deux qui fe rencontraffent, ni qui fe touchaffent l'vn l'autre à mefme temps, & qu'ils fulfent tellement feparez de tous les autres, tant durs que liquides, qu'il n'y en euft aucun... qui aydaft, ni qui empefchaft en aucune façon leurs mou- uemens : car alors ils obferueroient les règles suivantes".

46. La première "'.

La première eft que, fi ces deux corps, par exemple B & C, eftoient exadement égaux, & fe mouuoient d'égale vitelTe en ligne droite l'vn vers l'autre..., lors qu'ils viendroient à fe rencontrer, ils rejalliroient tous deux également, & retourneroient chacun vers le cofté d'où il feroit venu, fans perdre rien de leur viteffe. Car il n'y a point en cela de caufe qui < la > leur puiffe ojler, mais il f en a me fort éuidente qui les doit contraindre de rejallir ; «S- pource quelle feroit égale en l'vn &en l'autre, ils rejalliroient tous deux en mefme façon' .

a. Voir Correspondance de Descartes, t. IV, p. 187, 1. 12-17, <^t P- ^96, 1. 5-10 ; t. V, p. 168, et p. 405, 1. 6. — Voir également la Note I à la fin du prcseni volume.

h. En marge : « Voyez la 2. figure de la planche 2. »

c. Voir Correspondance, t. V, p. 291, 1. 2? à 27.

Œuvres. IV. 4^

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