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Principes. — Seconde Partie. 97

marques ouf. Car, afin qu'vn corps ibit fluide, les petites parties qui le compofent doiuent fe mouuoir en plufieurs façons diffé- rentes, comme il a efté def-ja remarqué". Mais fuppofant que le corps dur B flotte dans le fluide FD entre fes parties a & 0, fans fe mouuoir, confiderons ce qui en auient. Premièrement, il enipefchc que les petites parties aeio ne pafl"ent d'o vers a, & n'acheuent le cercle de leur mouuement; il empefche aufli que celles qui font marquées ouya ne palfent d'à vers 0; de plus, celles qui viennent d'j vers 0, poufl"ent B vers C, & celles qui viennent pareillement ày vers a, le pouffent vers F, d'vne force fi égale que, s'il n'arriiie rien d'ailleurs, elles ne peuuent le faire mouuoir, mais les mes retournent d'o vers u, & les autres d'à vers e ; & au lieu des deux circulations qu'elles faifoient auparauant, elles n'en font plus qu'vne, fuiuant rorjdre des marques aeiouya. Il elt donc manifefle 1^^ qu'elles ne perdent rien de leur mouuement par la rencontre du corps B, & qu'elles changent feulement leur détermination, & ne continuent plus de fe mouuoir fuiuant des lignes fi droites", ni fi approchantes de la droite, que fi elles ne le rencontroient point en leur chemin. Enfin, fi nous fuppofons que B foit poulfé par quelque force qui n'eftoit pas en luy auparauant, je dy que cette force, eftant jointe à celle dont les parties du corps fluide qui viennent à'i vers o le pouffent vers C, ne fçauroit eflre fi petite, qu'elle ne furmonte celle qui fait que les autres qui viennent à'y vers a le repouffent au contraire, & qu'elle fuflît pour changer leur détermi- nation, & faire qu'elles fe meuuent fuiuant l'ordre des marques a/ MO, autant qu'il eft requis pour ne point empefcher le mouue- ment du corps B'; pource que, quand deux corps font déterminez à fe mouuoir vers deux endroits... diredement oppofezl'vn à l'autre, & qu'ils fe rencontrent, celuy qui a plus de force doit changer la détermination de l'autre. Et ce que je viens de remarquer, touchant les petites parties aeiouy, fe doit aufli entendre de toutes les autres parties du corps fluide V D, qui hurtent" contre le corps B : à fçauoir que celles qui le pouffent vers C, font oppofées à vn nombre | égal d'autres qui le pouffent à l'oppofite, & que, pour H peu de force qui' furuienne <3m.v mes plus qu'aux autres, ce peu de force fuffît pour changer la détermination de celles qui en ont

a. Art. 54, p. 94 ci-avant.

b. Correspondance, t. V, p. 385.

c. Voir ci-après, art. 60, p. 99, note c.

d. Voir ci-avant, p. 96, note a.

e. (i qui », corrigé à Verrata. Texte imprimé : « qu'il ».

Œuvres. IV. 44

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