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122 OEuVRES DE DeSCARTES.

AJlroiioines ctijj'cnl cxamind leurs paralaxcs ; car j'c/pcrc faire voir cj-ciprcs ' que ces Comctci^ font des Allies qui font de li grandes excur- (ions de tous coitez dans les cicux, tV ii différentes, tant de la fiabi- lité des ERoiles fixes, que du circuit régulier que font les Planètes autour du Soleil, qu'il feroit inipollible de les expliquer conformé- ment aux loix de la nature. Il on manquoit de fuppol'er vn efpace extrêmement valte entre le Soleil & les Elloiles rtxes, dans lequel ces cxcurlions fe puillent faire. Et nous ne deuons point auoir d'égard à ce que Tycho & les autres Allronomes.qui ont recherché

153 foigneufemcnt | leurs paralaxes, ont dit qu'elles eiloient leùlemeni au deffus de la Lune, vers la fphere de Venus ou de Mercure : car ils euffent encore mieux pu déduire de leurs obleruations qu'elles eiloient au delfus de Saturne ; mais pource qu'ils difputoient contre les anciens, qui ont compris les Comètes entre les météores gui fe

Jormenl dans l'air au dellous de la Lune, ils fe font contentez de monllrer qu'elles font dans le Ciel, & n'ont ofé leur attribuer toute la hauteur .qu'ils découuroient par leur calcul, de peur de rendre leur propofition moins croyable.

42. Qu'on peut mettre au nombre des Phainomenes toutes les chofes qu'on voit fur la terre, mais qu'il n'efl pas icj- befoin de les conftdcrcr toutes.

Outre ces chofes plus générales, je pourrois comprendre encore icy, entre les Phainomenes, non feulement plufieurs autres chofes particulières touchant le Soleil, les Planètes, les Comètes & les Elloiles fixes, mais auffi toutes celles que nous voyons autour de la Terre, ou qui fe font fur fa fupcrficie. D'autant que, pour con- noiftre la vra3'e nature de ce monde vilible, ce n'efl pas affez de trouuer quelques caufes par lefquelles on puitl'e rendre raifon de ce qui paroifl dans le Ciel bien loin de nous, & qu'il faut auffi on pouuoir déduire ce que nous voyons tout auprès, & qui nous touche plus fenjiblenienl. Mais je croy qu'il n'eit pas befoin pour cela que nous les conliderions toutes d'abord, & qu'il fera mieux que nous

154 tafchions de 1 trouuer les caules de ces plus générales que fa/ icy propojees, afin de voir par après fi des mefmes caufes nous pour- rons aulli déduire toutes les autres plus particulières, aufquelles nous n'aurons point pris garde en cherchant ces caufes. Car fi nous trouuons que cela l'oit, ce fera vn ttes fort argument pour nous atfurer que nous fommcs dans le vray chemin.

a. Art. 119, 126 et 127.

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