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Principes. — Troisiesme Partie. 12 j

��43. Qu'il n'efi pas vrar-fcmblable que les caufes de/quelles on peut déduire tous les Phainomeiies, foient faujjes.

Et certes, fi les principes dont je me fers font tres-éuidens,fi les confequences que j'en tire font fondées fur l'euidence des Mathé- matiques, & fi ce que j'en déduis de la forte s'accorde exadement auec toutes les expériences, il me femble que ce feroit faire injure à Dieu, de croire que les caufes des elTcts qui font en la nature, & que nous auons ainfi trouuées, font faulfes : car ce feroit le rouloir rendre coupable de nous auoir créez fi imparfaits, que nous fulïïons fujets à nous méprendre, lors mefme que nous vfons bien de la rai- fon qu'il nous a donnée.

44. Que je ne veus point toutefois affurer que celles que je propofe

font vrayes.

Mais pource que les chofes dont je traite ic}', ne font pas de peu d'importance, & qu'on me croiroit peut eltre trop Hardy, fi j'affu- rois que j'ay trouué des veritei qui n'ont pas ejlé décoiniertcs par d'autres, j'aime mieux n'en rien décider, & afin que chacun foit libre d'en penfer ce qu'il luy plaira, je defire que ce que | j'écriray foit 155 feulement pris pour vne hypothefe, laquelle ert peut eftre fort éloi- gnée de la vérité; mais encore que cela fu(l, je croiray auoir beau- coup fait, fi toutes les chofes qui en feront déduites, font entière- ment conformes aux expériences : car fi cela fe trouue, elle ne fera pas moins vtile à la vie que fi elle eftoit vraye, pource qu'on s'en pourra feruir en mefme façon pour difpofer les caufes naturelles à produire les effets qu'on dejirera.

45. Que mefme j en fuppoferay icy quelques vnes que je croy fauffes.

Et tant s'en faut que je l'ueillc qu'on croye toutes les chofes que fécriraj-, que mefme je pretens en propofer icy quelques vnes que je croj- abfolument eflre fauffes. Afçauoir, je ne doute point que le monde n'ait elle créé au commencement auec autant de perfeclion qu'il en a% en forte que le Soleil, la Terre, la Lune, les Eitoiles ont eflé deflors, & que la terre n'a pas eu feulement en foy les femences des plantes, mais que les plantes mefmes en ont couuert vue partie; &

a. Voir Correspondance, t. V, p. i58-g.

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