Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

203

��Principes. — Troisiesme Partie. i ^ 3

accommoder aux diuerfes grandeurs des petits efpaces qui Je trouuent entre les parties du fécond élément, pendant qu'elles fe meuuent. Par exemple, fi nous penfons que les petites boules A, B, C'/o«^ trois de ces parties du fécond eletnent, & que les deux premières A & B, qui fe touchent au point G, ne fe meuuent que chacune autour de fon propre centre, pendant que la troifiéme C, qui touche la première au point E, roule fur la fuperjicie de cette première d'E vers I, jufques à ce que fon point D aille rencontrer le point F | de la fé- conde : il eft éuident que la matière du premier element.qui eft dans l'efpace triangulaire FI G, y peut cependant demeurer fans auoir aucun mouuement, & ainfi n'eftre compofée que d'vne feule partie (bien qu'elle puiffe auffi eftre compofée de plufieurs), mais que celle qui remplit l'efpace F I E D ne peut manquer de le mouuoir, & mefme qu'on ne fçauroit déterminer aucune partie fi petite entre les points F & D, qu'elle ne foit plus grande que celle qui doit fortir à chaque moment hors de la ligne FD, à caufe que, pendant tous les momens de temps que la boule C approche de B, elle accourcit cette ligne F D, & luy fait auoir fucceffiuement plus de différentes lon- gueurs qu'on n'en fçauroit exprimer par aucun nombre.

88. Que celles de ces parties qui ont le moins de vitejfe, en perdent aifement vne partie, & s'attachent les vnes aux autres.

Ainfi on voit qu'il doit y auoir quelques jpar//e5, en la matière du premier élément, qui foient moins petites & moins agitées que 'es autres; & pource que nous fuppofons qu'elles font faites de la ra- clure qui eft fortie d'autour de celles du fécond élément, pendant qu'elles fe font arondies..., leurs figures doiuent auoir eu* beaucoup d'angles, & edrc fort empcfchantes ; ce qui efl caufe qu'elles s'at- tachent facilement les vnes aux autres, & transfèrent vne grande partie de leur agitation à celles qui font les plus petites & les plus agitées. Car, fuiuant | les loix de la nature', quand des corps de 204 diuerfes grandeurs font méfier enfemble, le mouuement des vns ejl fouuent communiqué aux autres; mais il y a bien plus de rencontres où celuy des plus grands doit palier dans les plus petits, qu'il n'y en a, au contraire, où les plus petits puiffent donner le leur aux plus grands. De façon qu'on peut affurer que ces plus petits font ordinaire- ment les plus agite\.

a. En marge : « Voyez la figure 2 de la planche 8. »

b. Ce mot eu semble à supprimer.

c. Partie II, art. 40, p. 86.

Œuvres. IV. 5i

�� �