Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/458

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i6o OEuvRES DE Descartes.

iielles, & les diuifant en plufieiirs pièces, leur fait reprendre la forme du premier élément. Mais pendant qu'elles compofent cet air ou ces taches, foit autour du Soleil, foit autour des autres aftres, le [quels font en cecy tout femblables , elles ont la forme que j'attribue

214 au troifiéme élément, à caufe qu'elles | font plus grojfes & moins propres à fe mouuoir que les parties de deux premiers.

loi. Que les caufes qui produifent ou dijfipent ces taches font fort incertaines.

Il faut^ peu de cAo/e pour faire qu'il fe produife des taches fur vn aftre, ou pour l'empefcher, qu'on n'a pas fujet de trouuer eftrange fi quelquefois il n'en paroiit aucune lur le Soleil, & fi quelquefois, au contraire, il y en a tant, que fa lumière en deuient notablement plus obfcure. Car il ne faut que deux ou trois des moins fubiiles parties du premier élément, qui s'attachent l'vne à l'autre, pour former le commencement d'vne tache, contre laquelle s'alfemblent. , . par après quantité d'autres parties, qui ne fe fuffent point ainfi afl'emblées, fi elles ne l'auoient rencontrée, pource que cette rencontre diminue la force de leur agitation.

102. Comment quelquefois vne feule tache couure toute la fuperficie

d'vn ajire.

Et il faut remarquer que ces taches font fort molles & fort rares, lors qu'elles commencent à fe former, ce qui fait qu'elles peuuent diminuer l'agitation des parties du premier élément qu'elles ren- contrent, & les joindre à foy ; mais que la matière du Soleil qui coule fous elles auec grande force, preffant leur fuperficie du cofté qu'elle les touche, ne les rend pas feulement égales & polies de ce cofté-là, mais aufli peu à peu plus ferrées & plus dures, bien qu'elles demeurent molles & rares de l'autre cofté qui eft tourné

215 vers le Ciel ; & ainfi, qu'elles ne | peuuent pas ayfement eftre dé- faites par la matière du Soleil qui coule fous elles, fi ce n'eft qu'elle coule aulïï autour de leurs bords & les rende peu à peu fi minces quelle puifle pafier par delfus. Car pendant que leurs bords font fi cleuez au deffus de la fuperficie du Soleil, qu'ils ne font aucune- ment pren"ez par fa matière, elles fe peuuent pluftofl accroiftre que diminuer, pource qu'il s'attache touf-jours quelques nouuelles parties contre CCS bords. C'eft pourquoy il fe peut faire qu'vne feule tache deuiennefi grande, qu'enfin elle s'ellende fur toute la fuperficie de

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