Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/534

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��OEuvREs DE Descartes.

��diuerfes efpeces de métaux, leiquelles j'aurois peut eltre icy plus particulièrement expliquées, fi j'auois eu commodité de faire toutes les expériences qui font requiles ji'o;/r rei-ijier les raifonnemens que fay faits fur ccfujet.

64. De la nature de la Terre extérieure & de l'origine des fontaines.

Mais/tî^s nous arrejîer à cela dauanlage, commençons à exami- ner la Terre extérieure E, que nous auons def-ja dit' cjîre diuifée enplufieurs pièces, dont les plus bafj'es font couuertes de l'eau de la mer, les plus hautesSont les montagnes, & celles qui font entre-deux font les plaines ; & voyons maintenant... quelles y font les fources des fontaines & des riuieres, & pourquoy elles ne s'épuifent jamais, bien que leurs eaux ne celfent de couler dans la aier : comme auffi pourquoy toutes ces eaux douces, qui vont dans la mer, ne la 340 rendent point plus grande ny | moins falée. A cet effet il faut confi- derer qu'il y a de grandes concauitez pleines d'eau fous... les mon- tagnes, d'où la chaleur êleue continuellement plufieurs vapeurs, leiquelles, n'eftant autre chofe que des petites parties d'eau feparées l'vne de l'autre... & fort agitées, /c glifent en tous les pores de la Terre extérieure, & ainfi paruiennent jufques aux plus hautes fuperficies des plaines & des montagnes. Car puis que nous voyons quelques-vnes de ces vapeurs palier bien loin au delà dedans l'air, où elles compofent les nues, nous ne pouuons douter qu'il n'y en ait beaucoup dauantage qui montent jufques aux fommets desmon- tagnes, à caufe qu'il leur eit plus aile de s'éleuer en coulant entre les parties de la Terre qui aide à les fouflenir, qu'en paifant par l'air qui, eftantfîuide..., ne les peut foufleniren mefme façon. Déplus, il faut confiderer que, lors que ces \apeurs font pariienuù's l'ers le haut des montagnes, & qu'elles ne fe peuuent e'ieuer dauantage, à caufe que leur agitation diminue, leurs petites parties fe joignent plulieurs enfcmble..., & que, reprenant par ce moyen la forme de l'eau, elles ne peuuent defcendre par les pores par où elles font montées..., à caufe qu'ils font trop eilroits ; mais qu'elles rencontrent d'autres palfages m peu plus larges entre les diuerfes crouiles ou écorces, 341 dont faj- \ dit' que la Terre extérieure cfl compofcc, par lefquels elles fe vont rendre dans les fentes que far dit aujji' fe tromier eu

a. .\rt. 4.i. 4J et 44, p. 2^4 et 225.

b. Art. 38, p. 220-22 I.

c. Art. 41, p. 223-224.

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