Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/552

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2^4 OEUVRES DE Descartes.

elles occuperoietit incontinent, & ainfi fuffoqueroient cette flamc, fi elle n'eftoit compofée que du premier; mais les parties... de la cire qui cornmencent à fuiure fon cours, dés lors qu'elles fortent de la mèche FG...% vont rencontrer ces parties de l'air & du fécond élément, qui font difpofées à defcendre en la place de la flame, & les repouffent auec plus de force, que ce premier élément feul ne pour- 369 roit faire •• au | moyen de quoy cette flame fe conferue.

��gj. Pourquoy elle monte en pointe. Et d'où vient la fumée.

Et pource que ces parties de la cire fuiitent le cours du premier élément, elles tendent principalement à monter en haut, ce qui cil caufe de la figure pointue de la flame. Mais pource qu'elles ont plus de force que les parties de l'air d'alentour..., tant à caufe qu'elles font plus groffes, qu'à caufe qu'elles fe meuuent plus vite, bien qu'elles empefchent cet air de defcendre vers la flame, elles ne peuuent pas eftre empefchées par luy en mefme façon de monter plus haut vers H , où, perdant peu à peu leur agitation, elles fe changent en fumée.

gS. Comment l'air & les autres corps nourriJJ'ent la flame.

Et cette fumée ne trouueroit aucune place où fe mettre, hors de la flame, à caufe qu'il n'y a point de vuide, fi, à mefme temps qu'elle entre dans l'air, vne pareille quantité de cet air ne prenoit fon cours circulairement vers le lieu qu'elle quitte. C'eft pourquoy, lors qu'elle monte vers H, elle en chaiTe de l'air qui defcend par I & K vers B, où râlant le haut du flambeau B & le bas de la mèche F, il couJe de là dans la flame, & fert de matière pour l'entretenir. Toutefois, à caufe que ces parties font fort déliées, elles ne pourroient fuftire à cela toutes feules; mais elles font auffi monter auec foy, par les pores de la mèche, des parcelles de cire, à qui la chaleur du feu a def-ja 370 donné quelque agitation : ce qui fait que | la flame fe conferue en changeant continuellement de matière, & en ne demeurant jamais deux momens de fuite la mefme, que comme fait vne riuiere '.n laquelle il aflue inceflamment de nouuelles eaux.

a. Planéhe XVIII, figure 2.

b. Ibidem,

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