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Principes. — Quatriesme Partie. 255

gg. Que l'air renient circulairement vers le feu en la place de la fumée.

Et ce mouuement circulaire de l'air... vers la flame peut aifé- ment eftre connu par expérience : car, lors qu'il y a vn aiTez grand feu dans vne chambre, où toutes les portes & fenejlres font bien fer- mées, & où, excepté le tuyau de la cheminée par où la fumée fort, il n'y a rien d'ouuert que quelque vitre caffée, ou quelque autre trou afTez eftroit, fi on met la main auprès de ce trou, l'on fent manifefte- ment le vent que fait l'air en venant par là vers le feu en la place de la fumée "...

��7 00. Comment les liqueurs efteignent le feu, & d'où vient qu'il y a des corps qui brujlent dans l'eau.

Ainfi on peut voir qu'il y a touf-jours deux chofes requifes pour faire que le feu ne s'efleigne point. La première eft, qu'il y ait en luy des parcelles du Iroifiéme élément, qui, eftant meuës par le pre- mier, ayent affez de force pour repouffer le fécond élément auec l'air ou les autres liqueurs qui font au deffus de luy, & empefcher qu'elles ne le fuffoquent. le ne parle icy que des liqueurs qui font au deffus, à caufe que, n'y ayant que leur pefanteur qui les face aller vers luy, celles qui font au deffous n'y vont jamais en cette façon pour l'efteindre ; & elles y vont feulement, lors quelles f font attirées pour \ le nourrir : comme on voit que la mefme liqueur qui 371 fert à entretenir la flame d'vn flambeau quand il ejt droit, le peut efteindre quand il eft renuerle. Et au contraire, on peut faire des feux qui brujlent fous l'eau, à caufe qu ils conûtnntnx. des parcelles du iroifiéme élément, fi folides, fi agitées, & en fi grand nombre, qu'elles ont la force de repouffer l'eau de tous coftez, & ainfi l'em- pefcher d'efteindre le feu.

10 1 . Quelles matières font propres à le nourrir.

L'autre chofe qui eft requife pour la durée du feu, eft qu'il y ait auprès de luy quelque corps, qui luy fourniffe touf-jours de la matière pour fucceder à la fumée qui en Ibrt. Et à cet effet, il faut que ce corps ait en foy plufieurs parties affez déliées, à raifon du feu qu'il doit entretenir, & qui foient jointes entr'elles, ou à d'autres

a. Voir Correspondance, t. III, p. SSj.

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