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Principes. — Quatriesme Partie. 257

ties du fécond élément, refijlant moins qu'elles à la fiante, en foient chajfées les premières, & cette condition Je trouue en tous les corps durs qui peuuent brujler ; ou bien,Jî les parties du corps qui brujle font Ji petites & fi peu jointes enfemble, qu'encore que la flame ne touche que lafuperficie de ce corps, elle ait la force de lesfeparer, il eft befoin qu'elles aj'ent plufieurs petites branches fi déliées & fi proches les vnes des autres, qu'il n'y ait que le feul premier élément qui puilTe remplir les petits interualles qui font autour d'elles. Et pource que l'eau de vie brufle fort aifément, il eft à croire que fes parties ont de telles branches, mais qui font fort courtes, à caufe que, fi elles efloient rn peu longues, elles f*" lieroient les vnes aux autres, & ainfi compoferoient de l'huile...

��104. D'où vient que l'eau commune ejîeint le feu.

L'eau commune eft en cela fort différente de l'eau de vie ; car elle eft plus propre à eftein\dre le feu qu'à l'entretenir. Dont la raifon eft 374 que fes parties font affez groffes, & auec cela fi gliffantes, vnies & pliantes, que non feulement les parties du fécond élément, qui fe joignent à elles de tous coftez, n'y laijfent que fort peu de place pour le premier ; mais auffi elles entrent facilement dans les pores des corps qui bruflent, Si en chaffant les parties qui ont def-ja l'agitation du feu, cmpefchent que les autres ne s'embrafent.

io5. D'où vient qu'elle peut auffi quelquefois l'augmenter, & que tous les Jets font lefemblable.

Toutefois cela dépend de la proportion qui eft entre la groffeur de fes parties & la violence du feu, ou la grandeur des pores du corps qui brufte. Car, comme il a def-ja efté dit ' de la chaux viue, qu'elle s'efchauffe auec de l'eau froide, ainfi il y a vneefpece de charbon qui en doit eftre arrofé tors qu'il brufte, afin que fa flamme" en foit plus viue. Et tous les feux qui font fort ardens, le deuiennent encore plus, lors qu'on jette deffus quelque peu d'eau. Mais, fi on y jette du fel, leur ardeur fera encore plus augmentée que par l'eau douce: à caufe que les parties du fel, eftant longues & roides, & s'élançant de pointe, comme des flèches, ont beaucoup de force, lors qu'elles font enflammées..., pour efbranler les parties... des corpsqu'elles ren-

a. Art. 93, p. 252.

b. Sic, exceptionnellement, avec deux m (comme aussi p. 358 et aSg).

Œuvres. IV. 64

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