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OBIECTIONS ii5

FAITES PAR DES PERSONNES TRES-DOCTES

CONTRE LES PRECEDENTES MEDITATIONS

��AVEC LES REPONCES DE l'auteur

��PREMIERES OBIECTIONS D'vn' fçauant Théologien du Pays-bas.

M.eJJieitrs,

Aiijfi-toft que. i'ay reconnu le defir que vous auiei que i'examinaffe foigneujement les écrits de Monjtetir des-Cartes, i'ay penfé qu'il ejîoit de mon deuoir de fatisfaire en cette occafion à des perfonues qui me font fi chères, tant pour vous témoi\gner par là l'ejlime que ne iefais de vojîre amitié, que pour vous faire connoiflre ce qui manque à ma fufjifance & à la perfeâion de mon e/pril; afin que dorefna- uant vous afe\ vn peu plus de charité pour moj-, fi i'en aj bcfoin, & que vous m'épargniez vne autre fois, fi ie ne puis porter la charge que vous m'aue\ impofée.

On peut dire auec vérité, félon que i'en puis iuger, que Monfieur des-Cartes eft vn homme d'vn très-grand efprit & d'vne très-pro- fonde modeflie, & fur lequel ie ne penfe pas que Momus, le plus mé- difant de fon Jiecle, peufl trouuer à reprendre. le penfe, dit-il, donc iefuis; voire mefme ie fuis la penfée mefme, ou V efprit. Cela eft vray. Or eft-il qu'en penfant i'ay en moy les idées des chofes, \ S- première- ment celle d'vn eflre tres-parfait & infiny. le l'accorde. Mais ie n'en fuis pas la caufe, moy qui n'égale pas la realité objeâiue d'vne telle idée; doncques quelque chofe de plus parfait que moy en eft caufe; & partant il y a vn eflre différent de moy qui exifle, & qui a plus de

a. D'vn] Faites par Monfieur Caterua (2' et 3' édit.).

Œuvres. IV. 10

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