Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/40

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luit aujourdhuy fournis à l'Inquisition des Ministres de Hollande.

Jaurois droit de demander d’autres juges queux, quand même j’aurois quelque tort d ailleurs ; mais ils pourroient auffi avoir- droit de dire qu’ils ne condamnent que mes opinions : au lieu que, maintenant, je prétens qu’ils n’ont aucun droit d’examiner ce que j’ay écrit, dans leurs Affemblées Eccléfiaftiques. c efl; adiré, dans les Facultez de Théologie, les Confiftoires, les Clalî’es & les Synodes. Ma raifon efl qu’on ne peut lo trouver, dans tous mes écrits, aucune chofe qui touche les controvcrfes de Religion qui font entre eux cl nous. Et pour ce qui regarde la Religion Chrétienne en général, comme efl l’exiftence de Dieu, dont j’av traité, la liberté qu’ils nous doivent en ce pais, puifque 1 5 le Rov leur en donne une femblable en France, les oblige à en lailTer le jugement aux Supérieurs de nôtre Eglifc. Celuv de mes livres auquel ils s’atta- quent •’, efl adrelfé à Mell. les Docteurs de la Faculté de Théologie de Paris, cl il a été plus d’un an manuf- 20 crit entre leurs mains pour être examiné auant que je lave fait imprimer. De forte qu’il ne peut être foup- çonné de contenir aucune chofe contre la Religion Chrétienne en général, nv contre les mœurs : il. par conféquent, il ne doit pas, fous ce prétexte, être fou- 2^ mis au jugement des Théologiens de ce pais.

Baillct. ce texte donne, ajoute le renseignement qui suit :

" M. Descartes, embarrassé des préparatifs de son voyage de France. fit présenter cette lettre par un de ses anciens amis, qui, bien que Hollandais de nation, et de la Religion reformée, ne laissoit pas d’être se-

a. Meditaliones de prima Philosophia.