Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/462

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��Correspondance.

��Stockholm, à Paris et à Clermont en Auvergne. Pascal attribue à Chanut et à Descartes celles qui se firent en Suède. Mais Chanut, nous le savons (p. 445 ci-avant), ne se trouvait pas à Stockholm en octobre ni en no- vembre 1649, et n'y revint même que le 20 décembre. Donc, au moins jusqu'à cette date, les observations furent de Descartes seul. Puis les deux amis les firent peut-être ensemble jusqu'au 11 février i65o, au moins lorsqu'ils n'étoient pas malades, ce qui leur arriva à tous deux l'un après l'autre. A partir du 1 1 février, Descartes étant mort, Chanut continua seul '. Voici le témoignage de Pascal à ce sujet, imprimé en i663, à la soite des deux petits Traite\ de l'Equilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l'air :

1 Je m'avisay... de tascher d'avoir des observations qui fussent faites » en d'autres lieux bien éloignez les uns des autres, et qui fussent toutes » faites en même temps, afin de voir si on pourroit découvrir quelque » chose en les confrontant les unes aux autres. »

« Pour cet effet, j'en écrivis à Paris à un de mes amis qui y estoit pour » lors et qui estoit une personne fort exacte en toutes choses : je le priay ■n de prendre la peine d'y faire les mêmes observations que je faisois à » Clermont et de m'en envoyer ses feuilles tous les mois ; ce qu'il fist, » depuis le premier Aoust i649Jusques à la fin de Mars i65i, auquel » temps je finis aussi. »

« Et je medonnay l'honneur d'en écrire aussi à Monsieur Chanut, dont » le mérite et la réputation sont connus par toute l'Europe, qui estoit » pour lors Ambassadeur en Suéde, lequel me fist la faveur d'aggreer ma » prière, et de m'envoyer pareillement les observations que luy et Mon- » sieur Descartes firent à Stokolm, depuis le 21 Octobre 1649 jusques au » 24 Septembre i65o, comme je luy envoyois aussi les miennes. . . » Suit toute une discussion, avec des conjectures propres à Pascal.

« ...Monsieur Chanut avoit conjecturé, par ses observations des 22 » premiers jours ", que c'estoit les vents régnans qui causoient ces divers » changements. »

« Mais il ne me semble pas que cette conjecture se puisse soutenir dans )) ses expériences suivantes ; aussi avoit-il bien preveu luy mesme, comme » il paroist par ses lettres, qu'elles la pourroient destruire. Et en effet le » vif argent hausse et baisse à toutes sortes de vents et en toutes saisons, » quoy qu'il soit ordinairement plus haut en Hyver qu'en Esté. . . »

« ...Cependant on peut faire ces remarques générales, touchant les

a. Ou peut-être faut-il entendre les termes de sa lettre du 28 mars à FI. Périer (imprimée en i663 à la suite des observations reproduites ci- après), en ce sens que Chanut aurait commencé, le 6 mars i65o, une nou- velle série d'observations, les précédentes ayant été faites par Descartes seul.

b. Du 6 au 28 mars i65o, d'après la lettre de Chanut citée dans la note précédente. Descancs, dit en effet Chanut, n'avait pas observé les vents régnants.

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