Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/468

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

454 Correspondance.

» Mariigny d'en distribuer quelques-uns à la Cour, et il n'oublia pas » M. de la Chambre, Médecin de M. le Chancelier, dont il avoit acquis » l'amitié depuis l'an 1644 jusqu'à tel degré de familiarité qu'ils s'écri- » voient assez fréquemment, et qu'il ne fit point difficulté de le charger » aussi de quelques autres exemplaires pour être donnez à ceux de leurs » amis communs qui leur étoient les plus particuliers. [En margj : » Lettr. MS. du i5 Janvier i65o de Desc. à Picot.] (Baillet, II, SgS.) .

Suite du passage cité ci-avant, p. 432 A :

a Peu de têms après [en marge : Négociât, de Suéde, tom. 2, pag. 10], » on reçut des nouvelles à Stockholm, qui marquoient, de plus d'un en- » droit d'Allemagne et de Pologne, que l'on soupçonnoit à Warsovie le » comte de Bregy d'avoir proposé à la Reine de Suéde quelques desseins » sur la Prusse. L'événement ne fit pourtant rien connoître de la vérité de » ce bruit, auquel il en succéda un autre, qui marquoit assez que ce » Comte ne tarderoit pas à se faire des envieux à la Cour de Suéde. Ces » secondes nouvelles portoient que le Chancelier Oxensiicrn étoit ravi » que le Comte de Bregy augmentât de plus en plus sa faveur et son » crédit auprès de la Reine, dans l'espérance de s'en servir pour faire un s contrepoids à la puissance nouvelle du successeur designé à la Cou- » renne [en marge : Le Prince Charles Gustave Palatin, cousin et héritier » de la Reine], et à la maison de la Gardie qui étoit dans la faveur depuis » longtêms. Mais la Reine, qui veilloit sur tout le monde avec une pru- » dence qui n'étoit guéres inférieure à celle de ce vieux politique, fut » bien aise de connoître M; de Bregy de plus loin, avant que de luy donner » sa confiance et de l'employer. On a crû qu'elle avoit communiqué son » dessein à M. Descartes, et que, voyant l'amitié qui étoit entre luy et » M. de Bregy, elle avoit voulu se servir de luy pour en avoir une con- » noissance plus particulière. Ce fut la première fois -que M. Descartes » se vid consulter sur des affaires d'Etat ; et il n'y a peut-être que la » discrétion avec laquelle il a conduit son secret, qui empêche aujour- » d'huy que nous ne puissions vérifier clairement cette singularité. Il ne » nous en reste que des soupçons fondez sur ce qu'il en écrivit à l'Abbé » Picot au mois de Décembre [en warg-e ; Lettr. M S. du 4 Décembre 1649]:

J'ay fait (dit-il) affez particulièrement connoiffance & amitié avec M. de Bregy; mais, parce que vous l'avez connu plus long-têms que moy & en plus de diverfes occafions, vous m'obligerez, s'il vous plaît, de me mander particulièrement le iugement que vous en faites, & auffi celuy quen font communément les autres qui le connoiiTent. J'ay quelque intérêt de le

�� �