Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/562

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Ç48 Correspondance. . ii, 562.

que ce soit en réponaant à la présente que Huygens ait écrit à Descartes que, quant à lui, il ne regrettait pas d'avoir lu le Traité de l'Af niant,

le fçay bien que vous n'auez point affaire de ces gros Liures ; mais, afin que vous ne me blafmiez pas d'em- ployer trop de temps à les lire, ie ne les ay pas voulu garder dauantage. Il efl vray que ie ne les ay pas tous lus; mais ie croy neantmoins auoirvû tout ce qu'ils 5 contiennent. Ledit N. a quantité de farfanteries, & eft plus charlatan que fçauant; il parle entre autre chofe d'vne matière, qu'il dit auoireuë d'vn marchand Arabe, qui tourne nuit & iour vers le Soleil. Si cela eftoit vray, la chofe feroit curieufe ; mais il n'explique 10 point quelle eft cette matière. Le Père Merfenne m'a autresfois^ mandé que c'eftoit de la graine d'heliotro- pium, ce que ie ne croy pas véritable, fi ce n'eft que cette graine ait plus de force en Arabie qu'en ce pais ; car ie fus afiTez de loifir pour en faire l'expérience, i5 mais elle ne reùflTit point.

Pour la Variation de l'Ayman, i'ay toufiours crû qu elle ne procedoit que des inégalitez de la Terre ; en forte que l'Aiguille fe tourne vers le cofté où il y a le plus de la matière qui eft propre à l'attirer; & pour 20 ce que cette matière peut changer de lieu dans le fons de la mer, ou dans les concauitez de la terre, fans que les hommes le puifiTent fçauoir, il m'a femblé que ce changement de variation, qui a efté obferué à Londres,

a. KiRCHER, De Arte magneticœ, p. 645 de l'édition ck 1643.

b. Probablement en i633, et à propos, non de Kircher, mais de l'hor- loge du jésuite Linus, qui fit alors quelque bruit. — Cf. ci-avant, t. I, p. 269.

c. Voir t. III, p. 5i, éclaircissement.

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