Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/644

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��Préfaces de Clerselier. 0-4)

��» les feuls & véritables Génies de la Nature, & tourner le dos à ces » anciens Inftaurateurs des Sciences, pour fe ranger du party de » noftre nouueau, mais incomparable Philofophe. On a veu mefme » des Académies toutes entières prendre la mefme route, & s'aban- » donnant à la conduite de ce fage guide, fuiure pas à pas toutes » les démarches qu'il a faites pour la découuerte de la vérité. >>

« Il y a eu auffi dans l'Alemagne vn Profeffeur des plus anciens » & des plus célèbres, qui auoit pris à tafche de contre-quarrer » cette dodrine, & d'en fapper les fondemens ; lequel, après auoir » beaucoup dépenfé pour faire des expériences qui puffent démentir » la certitude de fes principes, & des conclufions qu'il en a tirées, » a efté enfin obligé, après des années entières vainement em- » ployées à vn femblable examen, de confcffer que, plus il auoit » cherché à les deftruire, & plus il en auoit reconnu la vérité : en » forte que rien ne luy auoit dauantage confirmé la certitude de » cette fcience, que cela mefme par quoy il auoit tafché d'en dé- » couurir la fauffeté. »

» Mais pourquoy paffer iufqu'en Alemagne pour trouuer des té- » moins d'vne vérité fi publique? Paris eft remply d'vn très-grand » nombre de perfonnes, que le defir d'infulter à cette nouuelle façon » de Philofopher, ou du moins la curiofité de fçauoir ce qui en » eftoit, a fait aller à l'Aflemblée qui fe tient tous les Mercredis chez » Monfieur Rohault, tres-fçauant Mathématicien, & fort experi- » mente dans les Mechaniques, & celuy de ma connoiffance qui eft » le plus verfé dans | cette Philofophie, lefquels, après auoir efté » furpris de la nouueauté de fes difcours, après auoir efté conduits » à l'intelligence des Matières qu'il traittoit par fa facilité & fa ma- » niere de s'expliquer, après auoir efté conuaincus par la force de » fes demonftrations, & pleinement perfuadez par la jufteffe & la » conuenance que les expériences ont auec fes raifonnemens, ont » enfin efté contraints de donner les mains, & d'ennemis ouuerts » qu'ils eftoient de cette dodrine, de s'en déclarer les feftateurs & » les deffenfeurs. »

« l'ay crû eftre obligé de donner cet auis, afin que ceux qui pour- » roient douter de la vérité de ce que i'auance, en faffent eux- » mefmes l'épreuue, & qu'ils en viennent informer leur efprit par » le témoignage de leurs yeux ; ie fuis afl'uré qu'ils s'en retourne- » ront entièrement fatisfaits, & qu'ils m'auront obligation de les » en auoir auertis. Le grand nombre de perfonnes de condition qui » fe trouuent en cette Afl'emblée (où les Dames mefme tiennent » fouuent le premier rang) & qui n'en fortent iamais qu'auec

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