Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/660

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<^4^ Préfaces de Clerselier. (lo-u)

» que Monfieur de la Chambre auoit fait nouuellement imprimer, » il luy en parla dans les meimes termes qu'il auoit fait vingt ans » auparauant à Monfieur Defcartes, & lembloit inuiter quelqu'vn de » fes amis à reprendre cette ancienne querelle : à quoy ie m'offris » d'autant plus volontiers, qu'il me defignoit par | mon nom dans » cette lettre, & que ie. tenois à très-grand honneur qu'vne per- ') forme du mérite de Monfieur de Fermât ne dedaignaft pas de » s'éprouuer contre moy. l'ay donc crû ne rien faire contre l'attente » du Lecteur, qui par le titre du Hure ne le doit promettre que de » voir des lettres ou des réponfes de Monfieur Defcartes, d'y in- » ferer les miennes, auec celles de Monfieur de Fermât, qui l'initrui- » ront pleinement du demeflé que nous auons eu enfemble, qui fcr- » uiront à éclaircir quantité de difficultez qu'il pourroit rencontrer » dans la lecture du Hure, & qui le lailTeront juge de ces anciens " & nouueaux differens". »

« La Géométrie, toute demonllratiue qu'elle eft, n'a pas lailfé de » receuoir diuerfes atteintes. Les plus rudes font celles qui luy ont )' été portées par Monfieur de Roberual ; & ie me fuis fouuent )' eftonné comment il efioit poffible que deux perfonnes, qui, fans )) contredit, ont elté les deux plus fçauants en cette fcience que l'on » ait veu depuis plufieurs fiecles, n'ayent pu s'accorder dans vne » matière où la demonfiiration doit ofter jout fujet de difpute. Auffi » leur plus grand différent n'a pas eflé touchant le traitté que )) M. Defcartes en a fait, mais touchant certaines queliions , qui >i eftant propofées à l'vn & à l'autre, comme il eft arriué quelquefois " que Monfieur de Roberual s'eft trouué court, il n'a pu Ibuffrir » patiemment qu'vn autre ait fait voir qu'il en fçauoit en cela plus » que luy, & a cherché, dans les folutions que Monfieur Defcartes » auoit données, des occafions de pointiller, pour éluder la force de » la conuiction. »

« Pour ce qu'il a dit, & qu'il dit encore, contre fon traitté de Geo- » metrie, il me permettra de luy dire qu'il feroit mieux de s'en » taire : car après l'approbation vniuerfelle que fes plus grands " ennemis mefme luy donnent, d'auoir efté le premier homme de » fon fiecle en cette fcience, il ne faut pas qu'il le perfuade qu'il » puiffe iamais faire accroire à perfonne, qu'il foit capable de voir » en cela plus clair que Monfieur Defcartes ; ny que Monfieur Def- » cartes ait pu manquer en vne chofe, où il a monftré qu'il en fçauoit » plus, luy feul, que tous ceux qui l'auoient précédé, & que tous

a. Voir t. II, p. 23, de la présente édition.

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