Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/665

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(16-17) Tome III. 65 1

» eftre obligé de les donner au public comme Monfieur Defcartes » les auoit écrites; mais, parce qu'il y en auoit quantité qui eftoient » Latines, quand il fut queftion d'imprimer le fécond Volume, les » libraires fe plaignirent à moy que cela auoit empefché plufieurs » perfonnes d'en acheter; de forte que, pour contribuer autant que )i ie pouuois au débit du liure, ie ne mis que du François dans le » fécond, & me contentay de marquer à la tefte de chaque lettre » celles dont l'original eftoit latin. Mais le bien que ie crû faire » aux vns fit vn mal aux autres; et tous les eftrangers, qui font en » plus grand nombre, & plus curieux que nous des ouurages de » Monfieur Defcartes, fe plaignirent, & mefme s'offenferent de cette » Infidélité, qui les priuoit tout enfemble de l'inftruftion & de la » fatisfaclion qu'ils auoient couftume de receuoir de la lecture de » fes lettres. C'efl pourquoy, pour me garantir auiourd'huy de ce » reproche, & fatisfaire aux vns & aux autres, i'ay voulu joindre » icy le François auec le Latin ; dequoy i'efpere que chacun me » fçaura gré, aufli bien que de la peine que i'ay prife dans toute » cette impreflion. »

(< le prendray maintenant occafion d'aduertir icy vn chacun, que » de toute cette riche fucceffîon des véritables biens de feu Mon- » fieur Defcartes, dont la fortune auoit enrichy feu Monfieur » Chanut mon beau-frere, & qu'il auoit bien voulu me confier, il » ne m'en refle plus entre les mains que dequoy faire vn Volume )> de Fragmens, qui fera vn ramas de diuerfes pièces, dont le triage » eft aflez mal-aile à faire, & dont ie me déchargeray volontiers fur » le premier qui voudra bien en prendre la peine : car, me voyant » prefentement plufieurs affaires fur | les bras, ie ne fçay pas quand » ie pourray auoir alîez de loifir pour y vacquer. Ce que ie dis, M afin que, s'il fe prefentoit quelqu'vn pour y trauailler, le public » puft jouir pluftofl de la fatisfaiflion qu'il s'en peut promettre, ou, » s'il ne fe prefente perfonne, qu'on attende auec patience ma » commodité. »

« I'ay finy ce dernier Volume de Lettres par vne des miennes', » que i'ay autrefois écrite à feu Monfieur de la Forge, ce fameux » Médecin de Saumur, laquelle luy fit entreprendre fon traitté de >' l'Efprit de l'Homme, qu'il a mis au iour vn peu deuant fa mort, « & qui luy a peut-eftre auancé les fiens; et pour ce qu'il m'en )) remercia alors, en des termes qui m'ont depuis fait croire que » cette lettre n'eftoit pas mauuaife, i'ay penfé que ie pouuois fans

a. Lettre i25, p. 640, du t. III de Clerselier.

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