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Avertissement. xvii

simples négligences du typographe, d'autant plus que ces intervalles correspondent bien quelquefois, mais non pas tou- jours, à des changements d'idées. Alors le doute même peut s'interpréter en notre faveur, et nous ne voyons pas pourquoi nous aurions le respect superstitieux d'une disposition typo- graphique, dont on ne peut même pas dire que les éditeurs eux-mêmes ont gardé Tobservance (au moins dans les Médita- tions V et VI), et quon n'a d'ailleurs point de raison d'attri- buer à Descartes, mais plutôt le contraire.

On pourra cependant objecter que, si Descartes avait voulu qu'on mît davantage à la ligne, il aurait corrigé en ce sens l'édition de 1642, imprimée si près de lui, à Amsterdam. Mais d'abord il est possible, il est même probable, que cette édition ait été faite, non pas sur un nouveau manuscrit, qu'on n'aura pas pris la peine de recopier pour cela, mais sur l'édition de i64r, dont on aura sacrifié un exemplaire: on en aura donc suivi le plus souvent les divisions. Ensuite, il n'est pas absolu- ment certain que Descartes ait revu toutes les épreuves, sur- tout à ce point de vue : on n'attachait pas, au xvii' siècle, la même importance que nous à une disposition purement typo- graphique, et il se peut fort bien que le philosophe, tout entier à l'ordre logique, ait négligé de rectifier celle qu'avait suivie l'imprimeur, pure question de forme, après tout, assez indifférente à qui est principalement attentif au fond. Aucune conséquence donc, aucune obligation à tirer de là, et nous retrouvons toujours à cet égard notre pleine et entière liberté.

Nous en avons usé pour le mieux. Nous avons donc mis, sans hésiter, à la ligne, chaque fois que le sens a paru, non seule- ment nous y autoriser, mais l'exiger. Or le raisonnement de Descartes est tellement net, que bien peu de chances d'erreur en cela sont laissées à une interprétation attentive: c'est pres- que à coup sûr qu'on peut mettre le doigt au point précis où une argumentation finit, où commence une autre argumenta- tion. Nous avons découpé le texte de chaque Méditation en autant d'alinéas que nous l'avons jugé nécessaire, pour la

Œuvres. II. c

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