Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VIII.djvu/604

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206 Lettre apologetiqve 4-s-

ille vir,fed fera nimis, vtopinor, feéîam nouam, nunquam aniehac in rerum naîurâ vifam, aut auditam ; & Junt qui illum admirantur atque adorant, tanquam nouum Deum de cœlo lapfum. Et vn peu après : Iudicio & cenfurœ eû^iAocTa, tuœ ipjius fubijci debebant . A nullo Phyjico aut 5 Metaphyjico feliciùs deijceretur, quàm à te : quippe qui eâ in parte Philofophiœ excellis, in quâ ille plurimum pojfe creditur, in Geometriâfcilicet&Opticâ. Certè dignus hic labor eruditione & fubtilitate tua ; veritas à te ajjerta haélenus, & in conciliatione Theologiœ ac Metaphyjicœ & 10 Phyjicœ cum Mathefi ojlenfa, te requirit vindicem &c. Sur quoy ie vous prie de remarquer que , bien que ce ne foit pas vn crime d'auoir amitié auec des perfonnes de diuerfe Religion & de leur écrire (autrement vous feriez tous criminels, à caufe de l'alliance que vous auez i5 auec noftre Roy), toutesfois en ce faint Reformé, qui m'appelle ordinairement Iejuijlajlrum, & qui n'a point de plus fréquente raifon pour me rendre odieux auprès de vous, que de me reprocher ma Religion, c'eft vne preuue certaine qu'il ne garde pas les règles qu'il 20 prefcrit aux autres, & qu'il n'eft | point fi fcrupuleux, quand il croit que le peuple n'en fçaurarien, qu'il ne foit bien-aife de rechercher l'amitié d'vn de nos Reli- gieux, & de le reconnoiftre pour deffenfeur de la vérité en luy difant : Veritas à te ajjerta, & in conciliatione 25 Theologiœ ojlenfa &c, pourueu qu'il puifle, par fon moyen, me faire quelque déplaifir.

Et afin que vous fçachiez que ce n'eftoit point qu'il trouuaft quelque chofe à reprendre en mes opinions (lefquelles il n'eftoit pas capable d'entendre), mais que 3o c'eftoit par vne pure malignité qu'il tafchoit de me

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