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244 Lettre apologetiqve 29.

refufer de receuoir les depofitions qui font faites contre luy, ny mefme d'en examiner la vérité, en tant quelle fert pour la defcharge de celuy dont ils doi- uent iuger. Et fi elles contiennent des preuues fi claires que cela les oblige à luy pardonner, ils doi- 5 uent faire part de ces preuues à celuy à qui cette fauffe monnoye a elle donnée en payement, afin qu'il puiffe auoir fon recours contre celuy qui l'a fa- briquée.

Les injures & calomnies qui font dans le Hure de 10 Schoock, peuuent à bon droit eftre comparées à cette fauffe monnoye. Et pource que, lors que ie me fuis plaint de luy à l'occafion de ces injures, il a voulu s'excufer fur ce que ce n'eft pas luy, mais G. Voëtius, qui les a fabriquées, & que, ne me connoiffant pas, i5 il a ignoré qu'elles eftoient faufTes, fes luges ont efté obligez de confiderer s'il difoit vray, auant que de le condamner ou de l'abfoudre ; & il a mis de tels ades en leurs mains, qu'ils ne pouuoient me rendre la juftice que ie leur auois demandée, finon en me les 20 enuoyant.

Le ieune Voëtius n'a point aufïï fujet de fe plaindre, de ce que le procez n'a pas duré fort long-temps, que ie n'ay agi que par vne lettre, fans auoir ny Aduocat ny Procureur, & enfin, qu'on n'a pas vfé de toutes les 25 formalitez que la chicane a inuentées pour rendre les procez immortels. Car ces formalitez ne peuuent eftre requifes, que lors que le droit eft douteux ; & c'eft l'ordinaire en toutes les Cours de Iuftice, que lors qu'vne des parties a fi mauuais droit qu'on voit, 3o par fon propre plaidoyé, qu'elle doit perdre fa caufe,

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