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Période de Jeunesse. 85

est également le nom que Ton jettera à la tête de Descartes ; et les théologiens protestants d'Utrecht, plus acharnés contre lui que ne seront les catholiques et les Jésuites, voudront aussi faire brûler ses livres par la main du bourreau.

Pourtant le libertinage, comme on disait alors, pas plus celui de l'esprit que celui des moeurs, ne tenta jamais notre philo- sophe; au contraire, il entreprit plus tard de le combattre, et ce fut même une de ses raisons d'écrire. Les nouveautés phi-

  • losophiques ne paraissent pas l'avoir tenté davantage; et s'il

s'est rencontré avec les novateurs dans le même dessein de renverser Aristote, il ne s'accordait guère avec eux sur la doc- trine à mettre à la place. Il les cite tous une fois dans la même phrase, Telesio, Campanella, Bruno, Basson, Vanini, sans insister sur aucun d'eux : il avait peu lu ces auteurs, se con- tentant de jeter un coup d'œil sur les tables des matières, de feuilleter çà et là quelques pages, et refermant bientôt leurs gros livres où il ne trouvait rien qui le satisfît. Les modernes, pour lui, avaient les mêmes défauts que les anciens : le vrai- semblable leur tenait lieu an vrai, et était accepté par eux à ce titre. Mais on n'a pas le droit de dire alors qu'on sait, au

» licentieufes qui auront efté proférées parla chaleur du vin ». Et il cite le distique de Martial :

Inde rofam menfis hofpes fuf pendit amicis, Conviva ut fub ed diâa tacendafciat.

« Les frérots de la Croix des Rofes », dit encore Garasse, « ont efté con- » damnés à Malines comme magiciens & fous ce titre : pernicioftjffima » magorum Jocietas. » (Pages 90-91.) Enfin il donne ce détail curieux : règle de la confrérie, Omnes fratres virginitatÈm voveant. (Page 91.)

Les Rose-Croix ne furent pas oubliés dans le procès de Théophile. Dans le cinquième interrogatoire {7 juin 1624), dans le sixième (i5 juin 1624), et dans la comparution finale devant le Parlement, on lui demande : « Sy » c'eft luy qui a compofé ou fait imprimer un livre intitulé Les Enffans de » la Croix Ro\e, qui eft plain d'impieitez. » Théophile s'en défend avec énergie. (Lachèvre, t. I, p. 436, 444-445, 453 et 5oo.) Il y eut d'ailleurs nombre de publications à Paris, sur les Frères de la Rose-Croix, le années 1624 et 1625. (Variétés historiques et littéraires, par Édouai FouRNiER, Paris, chez P. Jannet, i855, t. I, p. 11 5-126.)

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