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En Hollande. io^

polémiques philosophico-religieuses, fut couramment traité de papiste, d'élève des Jésuites, Jésuite lui-même, dans des pam- phlets où d'ailleurs, quelques pages plus loin, on l'assimilait à Vanini, prince des athées.

Ces attaques lui venaient de ministres protestants, qui firent campagne contre lui avec la dernière violence. Notre philo- sophe, certainement, n'eût pas essuyé en France autant de persécutions. Les Jésuites auraient ménagé en lui leur ancien élève, qui ne demandait aussi qu'à faire preuve d'une soumis- sion parfaite extérieurement. Mais les théologiens huguenots, en Hollande, plus violents de nature, et, si l'on ose dire, plus grossiers, encore dans l'ivresse d'un triomphe récent et qu'ils avaient payé cher, rendaient maintenant les coups sans compter, et montraient dans les moindres choses la plus rigoureuse intransigeance. Un ministre français, qui exerça son ministère à Bois-le-Duc, le constate avec chagrin. En France, dans les Parlements et autres tribunaux, dit-il, magistrats et avocats protestants siègent comme les catholiques sous les images du Christ et delà Vierge, suspendues aux murs des prétoires ; les protestants assistent aux convois funèbres des catholiques, oii, comme dans les processions, se déploient les bannières des confréries et autres emblèmes ; ainsi le permet le synode national de Charenlon. Mais pour des choses semblables en Hollande, pour moins que cela, à Bois-le-Duc, un gros scandale éclata, et toute une guerre de pamphlets où nous verrons que Descartes prit part, justement au sujet d'une confrérie de Notre-Dame-'. Si donc ce fut la liberté ou la

a. Samuel Des Marets [Maresius), ministre et théologien protestant, dans la dédicace de son livre Uliima Patientia, &c., adressée à son frère, Charles Dcs-Marets, avocat au Parlement de Paris, et datée de Gro- ningue, 2u oct. 1645, disait ceci : « . . . Hoc Belgium doclorcs habet eriili- >' cos... Plccleliam controvcrfiis non neceffariis 'tonturhant. Gratiiloi » noUra; Gallia; Eccleliis Reformatis, quod licet nullis in Orbe quoad » puritatem cédant, tamen hue ulque ab ejufmodi fcrupulis procul fuêre. " Pag. III.) ...Tranfeo quôd ludices «Se Senatores. Reformati in dica- » tlcriis publicis fedeant citra (crupulum l'ub imagiiiibus Cnicitixi & ). B. Maria.-, & iifdem in locis noftrif Religionis Advocati, m tu l'a-pil"-

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