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io6 Vie de Descartes.

tolérance philosophique et religieuse, qu'il vint chercher en Hollande, il ne l'y trouva pas, certes, du moins au même degré qu'il l'aurait eue en France.

En réalité, notre philosophe ne demandait qu'une chose, une solitude relative, afin de pouvoir travailler à son aise, sans dérangement. Il voulait échapper à ces obligations de société, qui, à Paris et même en province, lui prenaient tout son temps. En France, il aurait trouvé toujours trop d'importuns à son gré et de fâcheux, qui ne respectent pas assez la vie privée, même consacrée au travail et à l'étude, tandis qu'en Hollande les habitudes et les mœurs permettaient à chacun de vivre à sa guise etcomme il l'entend". Qu'on ne s'imagine pas cependant que Descartes ait été un sauvage, un solitaire farouche, ennemi de toutes relations sociales. Sa correspondance montre assez qu'il n'oubliait pas ses amis de France, et qu'en Hollande même il ne tarda pas à contracter un assez bon nombre de fidèles amitiés .

» limè.^nte ealdem imagines caufas dicant. [Pag. iv.) Sexcenta ejufmodi » poffem enumerare, in quibus mei prascififtas crimeh idololatris partici- » patae facile poflent imaginari. Sed maxime ad hanc meam quîeftionem » pertinet, quôd Synodus Nationaiis Carentonia penuhima decrevit fas » effe piis & fidelibus, iis in locis in quibus mos iile jam inoleverat, » Pontificiorum funeribus & exequiis intereffe, licet in iliis vexilla ido- » lolatriae circumferantur & varii exerceantur adus Superftitionis illi- » citae... Hoc carpere \ei defendere nolo ; folùm volo non tam longe » proceffiffe meos Sylvasducenfes quos defendo. . . » {Pag. v.)

a. En Hollande même, il préféra aux grandes villes les endroits plus tranquilles, et même les endroits solitaires, pour les mêmes raisons. C'est ainsi qu'en i632, il quitta Amsterdam pour une toute petite ville, Deventer, et Golius écrira là-dessus à Huygens, le i'"' nov. i632 : « Ipfe » (Descartes) nunc Da'ventriam fecefïït, ut fe turbae & compellationibus » eximat, & poftea fe fruftuofius operibus impertiat. » Huygens regret- tait d'ailleurs qu'à Amsterdam même Descartes vécût presque dans la solitude, et il écrivait à Golius, le 7 avril i632 : « . . .Galli amici. . . tui, » cujus in magnà urbe [Amsterdam) paulum fepultae diftat inertiae celata » virtus. » [Revue de Métaphysique et de Morale, juillet 1896, p. 495 et 497.)

b. LiPSTORP en énumère quelques-unes, mais il en omet beaucoup d'autres, Specimina, i653, p. 85-86 : « Tangamus verbo ejus mores...

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