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Météores. 20J

nier le cite dans son Hydrographie, et en copie maint passage. Dès 1637, notre philosophe avait souhaité que ses Météores au moins fussent enseignés, au lieu de l'ancienne physique, dans les collèges des Jésuites". Et voici que l'un deux, cinq à six ans après, en 1643, lui donne une place d'honneur dans un ouvrage de science à l'usage des gens de mer. Non seulement la formation des vents est expliquée à l'aide d'un vieil instru- ment de cabinet de physique, l'éolipyle (cette fois encore un phénomène artificiel servait à l'explication d'un phénomène naturel)^; mais la division des principaux vents qui soufflent avec tant de régularité à la surface des mers, et qu'utilisent les navigateurs, se trouve reproduite, avec quelques remarques sur les vents particuliers à chaque région et les causes qui en rendent la prévision presque impossible. Déjà, dans un cha- pitre de son Monde", chapitre d'ailleurs perdu, Descartes avait donné une théorie des vents qui soufflent entre les tro- piques; cette partie si intéressante des Météores permet d'y suppléer.

En continuant de remonter ainsi des eflPets aux causes, nous sommes ramenés aux vapeurs d'où procèdent les vents. Mais les vapeurs, du moins celles qui s'élèvent de la surface des eaux, amènent jusqu'à cette surface le sel, qui ne va pas au delà ; et Descartes en prend occasion d'étudier, chemin faisant, ce corps '^. Il le fait, suivant sa méthode : nature et propriétés du sel, celles-ci se déduisant de celle-là; puis formation du sel ou plutôt des grains de sel avec leur figure géométrique. Là son imagination se donne quelque peu carrière ; encore

a. Tome I, p. 455, 1. 20-26. — Le P. Fournier avait-il connu Descartes personnellement ?

Fournier (Georges), Jésuite, né à Caen, 3i août iSgS, entra au noviciat de Tournay, 29 sept. 1617, revint en France en 1620, professa les mathé- matiques à la Flèche (1629-1634), à Dieppe (i634-i636), probablement à la Flèche encore (1636-1640), à Hesdin (1640-1642), fut préfet des études à Caen, et mourut à la Flèche, i3 avril i652.

b. Voir aussi t. XI, p. 637-638.

c. Tome VI, p. 44, 1. i i-i3.

d. Ibid., p. 248, 1. 17-26. Et Discours III : Du Sel, p. 249-264.

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