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240 Vie de Descartes.

pas l'oublier. Notre philosophe lui envoya donc trois exem- plaires de son livre. Plempius en garda un pour lui, confia le second à un de ses collègues, Fromondus, jadis auteur d'une Météorologie, et fit parvenir le troisième à un Jésuite en Flandre, à Lille ou à Douai, le P. Fournet".

Fromondus (ou Libert Froidmond)^ fut si diligent à lire son exemplaire, que, dès le i3 septembre lôSy, il remettait à Plempius dix-huit objections : trois contre des passages du Discours de la Méthode, six contre la Dioptrique et neuf contre les Météores. Plempius envoya le tout, avec une lettre de lui du i5 (ou du 19) septembre, à Descartes, un peu surpris de recevoir si vite des objections qu'il n'attendait que beau- coup plus tard. Ne voulant pas toutefois demeurer en reste, il se mit aussitôt en devoir de répondre, et le 3 octobre, il ren- voyait à Louvain une lettre qui, comme étendue, est presque le double des objections reçues =. Fromondus restait fidèle à la scolastique. Il prenait la défense des qualités réelles (une qua- litas dolorifica, entre autres), et des espèces intentionnelles, et des formes substantielles surtout. 11 avait celles-ci à cœur: car ou bien elles sont partout nécessaires, chez l'animal aussi bien que chez l'homme, et Descartes avait tort de les supprimer chez l'animal ; ou bien elles ne sont nécessaires nulle part, ni chez l'animal, ni, par conséquent, chez l'homme, où Descartes

a. Tome I, p. 399, 1. 2-7.

b. Né à Haccourt, près de Visé (Belgique), en i58-, professeur de philosophie à Anvers, puis à l'Université de Louvain, où il succéda à Jansénius en r634. Il édita V Augustinus de celui-ci, en 1640. En i63i et 1634, il avait pris la défense des décrets de Rome, de 1616 et de i633, contre le mouvement de la terre. D'autre part, il eut une polémique avec Voët, qui avait attaqué Jansénius : Defperata caufa papatûs. Fromondus répliqua en défendant son maître : Caufce defperatœ Gifb. Voetii crijis, i636. Descartes connaissait de Fromondus au moins deux ouvrages, qu'il cite : Labyrinthus de compofitione continui, i63i, cité aussi plus tard par Leibniz; ei surtout Meteorologicorum lib. VI (Anvers, 1637), que lui avait peut-être indiqué à Amsterdam en i63o ou i63i Plempius, redevable aussi au même auteur pour son Ophtalmographia. Voir t. J, p. 422, 1. n, et p. 449, 1. 12-14.

c. Tome I, p. 412-431.

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