Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Polémiques. 2 ^ ^

cette matière. Descartes avait lu la Statique de Stevin, au moment où il rédigeait son second écrit, sinon même après, par hasard et sans doute à la hâte». Il eut aussi connaissance par Mersenne, mais cette fois après coup, d'un opuscule de Roberval sur la mécanique: bien des choses s'y trouvaient, qu'il n'y vit pas, soit qu'il ne voulût pas les voir, ou qu'il n'en prît pas la peine. Un seul point le frappa: c'est que l'auteur parlait du temps et de la vitesse. C'était assez : Descartes referma le livre, et il n'en fut que plus affirmatif sur son prin- cipe. Ami des idées claires et distinctes, il retrouvait cette clarté et cette distinction dans la considération de l'espace, mais nullement de la vitesse, laquelle, disait-il, suppose la connais- sance de la pesanteur, et de tout le système du monde'. En France, même le mathématicien le plus favorable à Descartes, Florimond Debeaune,eut quelques scrupules. Mersenne qui, dès le i" août, avait remercié Descartes de sa Statique^ en envoya une copie à Blois. Dans une lettre du i3 novembre, Debeaune y donne franchement son approbation. Il approuve la consi- ération de l'espace, et nous verrons aussi tout le reste ; il regrette cependant qu'on laisse de côté la vitesse, et pense

a. Tome II, p. 247, 1. 14-15 : lettre du i3 juillet !638.

b. Ibid., p. 390, 1. i5, à p. Bgi, 1. 12 : lettre du 1 1 oct. i638. « Je viens » de lire le Traitté de Mechanique du (leur Roberual », dit Descartes, et cela pour vérifier si celui-ci, comme il le prétendait, avait dit la même chose que lui dans son écrit de statique. Donc Descartes ne l'avait point lu auparavant. Et pourtant, il eut entre les mains, l'hiver précédent, le livre de Mersenne, V Harmonie Vniuerfelle, où le petit traité de Rober- val est imprime : voir t. II, p. i5o, 1. 19-20, lettre du 17 mai i638, et t. X, p. 572-573. Mais peut-être aussi l'opuscule de Roberval ne se trouvait point dans tous les exemplaires de L'Harmonie Vniuerfelle?

c. Tome II, p. 353-355; p. 391, 1. 9-12; p. 433-434; p. 543-544 : lettres du 12 sept., i5 nov. i638, et 28 avril 1642. Surtout la phrase, p. 355, 1. 5-8, que nous résumons. Voir aussi t. III, p. 614, 1. 1-28 : lettre du 2 févr. 1643, avec des expériences à l'appui de son opinion sur la vitesse.

d. Tome V, p. 520, même lettre. Lire tout l'alirtéa : « Pour le regard » du principe de M' Des Cartes. . . belles & excellentes chofes d'un tel » efprit. »

�� �