Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/380

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Î40 Vfe '>e Descartes.

avait une préface avec un nom d'auteur, Martin Schoock". Or, Schoock était professeur à l'Université de Gronini>uc. C'est de ce côté que se tourna Descartes, pour obtenir l'aveu que l'ouvrage en question était, non pas de Schoock qui n'avait fait que prêter sa plume pour l'écrire, mais de son ancien maître Voct. Notre philosophe s'adressa donc aux États de Groningue, de qui relevait l'Université, et les saisit d'une plainte en règle contre Schoock. Celui-ci était alors recteur de l'Université, ce qui mettait ses collègues dans un fâcheux embarras. De plus, parmi eux se trouvait, depuis le 20 janvier 1643 (date de sa leçon inaugurale), Samuel Desmarets ou Maresius, si bien que la plainte de Descartes, portée devant l'Université, mettait aux prises, dans une affaire personnelle, un professeur et son rec- teur. Le philosophe n'y prit pas garde ; seulement, pour plus de sûreté, il recourut une seconde fois à l'ambassadeur de France. La Thuillerie écrivit aux États de (îroningue une lettre, qui a été conservée'. Mais il reçut prcsqu'aussitôt son changement pour la Suède, et quitta la Hollande vers le milieu d'avril 1C44. D'autre part, à Groningue, on paraît avoir attendu que Schoock ne fût plus recteur: son rectorat d'une année prenait (in le 'J(") août 1644. L'affaire ne fut réglée devant l'Université que le 20 avril ir)45. Schoock fit des déclarations de désaveu de l'ouvrage, malgré les cllorts de Voct pour l'en empêcher. Lesditcs déclarations furent communi(]uées à Descartes, qui les envoya, lui-même, aussitôt au " Magistrat » d'Utrechl.

Le Conseil de Ville était excédé de tout cela. Il se contenta de rendre un cdit, en quelques mots, le 12 juin 1645, défendant de rien publier désormais (défense illusoire) pour ou contre la philosophie de Descarlcs. Celui-ci s'attendait à mieux, et il l'écrivit au (>onseiI, dans une lettre latine du 16 juin, où il

a. Tome VIII (:f partie), p. 3, noie b.

h. Tome III, p. .S,^-!)^ et p. 177-iî^o ; letires du 22 janvier 1644, el tlii 1 7 iLvricr id^^.

e. Jbid.y p. yi) ei p. 107.

d. Tome IV, |>. f77-i.S<). p. ! ip- 1')"» el p. ^ 14-2 1 5 : leures du 17 lévrier, D el ii> m;ii i(i4.S. l'ome VIII (2' pariic), p. jj î-2-25.

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