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}62 Vie de Descartes.

vint du cardinal qui avait encouragé ses débuts, Guidi di Bagno, nonce du pape en 1628 à Paris, où on l'appelait M. de Baigne '. Celui-là au moins n'était pas hostile de parti pris aux idées nouvelles : un savant de Belgique, Godefroy Wendelin, rappelle qu'il avait soutenu devant ce prélat l'opinion de Copernic; c'était, il est vrai, avant la condamnation de Galilée. Descartes n'avait pas oublié un tel personnage : en 1637, il lui réserva un exemplaire du Discours de la Méthode et des Essais, qui dut lui être envoyé à Rome avec une lettre personnelles On ne sait si l'envoi parvint à son adresse; la chose est probable cependant, car Baigné, de son côté, n'oubliait pas non plus Descartes, et en 1640 il fit demander par son secrétaire, Naudé, des nouvelles du philosophe. Mer- senne ne manqua pas d'en informer celui-ci '^, qui put voir là un nouvel encouragement et presque une invitation à publier quelque chose. Aussi profita-t-il avec empressement de cette occasion qui s'offrait; il recommanda à Mersenne de faire savoir à Rome que, si la publication de sa philosophie tardait quelque peu, c'était à cause du mouvement de la terre : qu'on voulût bien là-dessus «sonder le cardinal "^ ». Malheureuse- ment, Baigné mourut le 25 juillet 1641'. Sans doute il n'avait pas eu le temps de répondre, et peut-être aussi n'aurait-il pas répondu. Mais le silence même pouvait passer pour un acquies- cement ; en tout cas, ce n'était point une défense ni une interdiction.

Descartes se tourna d'un autre côté. L'affaire du P. Bourdin l'avait remis en relations avec les Jésuites, et nous avons vu

a. Voir ci-avant, p. 93 et p. 2i8-2-i<).

b. T(jnie I, p. 290 : lettre âc Wondclin, i5 juin i6!^3.

c. IbU., p. 195, 1. i')-24. l'oino II, p. 464, I. i(i-i'.i, L'i p. 565, I. (1-17 : Ictircs de dcic. i638, ei du ifj juin iftv).

d- 1 'Mlle 111, p. 234-:i;i;i : du 11 no\'. 1O40.

e. /bid., p. 2?8-259 : dcc. 1640.

f. (jui Patin écrivait à M. Hclin, mcdccin a Troyes, le 22 août 1641 : ■1 Le cardinal Bagnv cit mon 'a Kcuiic; nous v perdons, car il eltoit grand » amy de \n France •■ {Lettres de Gui Paliu. l£dii. 1' Triaire, 1, 1, 1907,

p. iOD.)

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