Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/418

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3/6 Vie de Descartes.

an après, le 20 avril 1646, il ne l'avait pas fait encore^; les expli- cations ne parurent que dans la traduction française de 1647. Plusieurs y trouvèrent toujours à redire : le P. Fabri, entre autres, jugeait ces règles fausses, et aussi un de ses disciples, Pierre Mosnier, docteur en médecine. Un religieux du même ordre que Mersenne, le minime Thibaut, écrit aussi que ces règles du choc des corps ne répondaient pas à la réalité : il en avait fait l'expérience en jouant au billard ou bien au jeu des grandes dames sur les tables du réfectoire, disait-il, avec les moines de son couvent . Mais Descartes lui-même était-il satisfait de ses propres explications ? Plus tard, dans une lettre à Chanut, il donne le conseil à la reine Christine de Suède, si elle veut lire sa philosophie, de passer précisément ces sept règles; et il indique l'endroit, dans la seconde partie, depuis l'article 46-. Sans doute il voulait épargner à une princesse régnante, qui avait autre chose à faire, une peine superflue. Mais nous avons encore un autre renseignement de même ordre. Schooten racontera plus tard à Christian Huygens le jeune, que Descartes hésitait d'abord à insérer dans son livre les règles du mouvement : donc il ne les jugeait pas nécessaires à l'intelligence de sa physique. Un des premiers admirateurs du philosophe en Hollande, Jean de Raey, reconnaissait, en effet, que, sauf une, elles ne pouvaient servir à rien; et Huy- gens sera tout à fait de cet avis'^.

a. Tome IV, p. 187, 1. 12-17, ^^ P- ^9^' 1- 5-i5.

b. Tome V, p. 70 : lettre du i" .avril 1647. ^o'"" aussi t. IV, p. 144 : lettre du P. Jean François à Mersenne, 28 sept. 1647.

c. Tome V, p. 291, 1. 22-27 • lettre du 26 févr. 1649. « Elles ne font » pas neceffaires (ces règles) pour l'intelligence du refte. »

d. Schooten à Christian Huygens, 23 déc. 1654 : « Quod autem plura B de motu malè à Cartefio atîerri cenfes, eaque refutare ftudeas, vellem » meliorem fanioremque de ipfius ingenij perfpicacitate opinionem » habeas, aliterque judices, ne ingratus erga tantum Virum tamque prae- » clarè merentem videaris. Ipfum enim Domino Heidano dixiffe fcio, fe » demonftrationem fuarum de motu regularum ex Algebras penetralibus ') petijll'e, diuque deliberaOe, utrùm illas Principijs fuis interfereret, an 1) verô eafdem praetermitteret. Cum quo refpondet etiam Domini de Raeij

�� �