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Principes de la Philosophie. jç^

Sophie nouvelle, comparée à toutes les autres qui l'ont pré- cédée. Ce thème sera repris et développé, comme nous avons dit, dans la Lettre à l'abbé Picot, qui sert de Préface à la tra- duction française des Principes, en 1647*.

L'histoire de la philosophie, au xvii' siècle, était loin d'être une science, et l'idée qu'on se faisait des doctrines de l'anti- quité, était des plus simples, sinon exacte et juste. Descartes divise les philosophes anciens en deux sectes : ceux qui dou- tent, et ce ne sont pas les moins sages, et ceux qui, indûment, prétendent à la certitude . C'était, par avance, la division de Pascal entre sceptiques et dogmatiques . Parmi les premiers. Descartes range, non seulement les Académiciens, mais leurs ancêtres jusqu'à Platon et Socrate lui-même ; il les loue d'avoir confessé « ingénuement », qu'ils ne savaient rien de certain, et de ne donner que comme vraisemblable, ce qui n'était, en effet, que cela. N'oublions pas la part qu'il fait à cette doctrine dans sa philosophie : c'est par elle qu'il commence. Il donne d'abord aux sceptiques cause gagnée, en apparence, mais pour se reprendre aussitôt et rompre avec eux définitivement. Les autres philosophes, au dire de Descartes, ont moins de fran- chise : ils se déclarent en possession de la vérité, et donnent comme vrais des principes, qui ne sont rien moins que tels. Ici Aristote n'est pas seul visé, avec ses modernes sectateurs, mais aussi Démocrite, à qui l'on accusait parfois Descartes de res- sembler. Il fait une part également à cette seconde philoso- phie : les principes qu'il adopte, étendue, figure et mouvement, se trouvent, en eflFet, déjà et chez Démocrite et chez Aristote lui-même, mélangés toutefois à d'autres suppositions qui en compromettent la vérité. Descartes les dégage de cette pro- miscuité fâcheuse, rend manifeste l'évidence qui leur appar- tient, et les érige en principes véritables. Ainsi la partie

a. Tome IX (2* partie), p. 1-20.

b. Ibid., p. 5, \. 18, à p. 6, 1. 20.

c. Entretien de Pascal et de M. de Sacy.

d. Tome VIII, p. 325; ou t. IX (2« partie), p. 32o : art. ccii.

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