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44^ Vie de Descartes.

à qui il avait adressé, nous l'avons vu % une longue préface, peut-être écrite à Paris même. En dehors de cet ami intime, Baillet assure que Descartes ne vit pas grand monde à son passage dans la capitale : Mydorge, Clerselier, beau-frère de Chanut, Mersenne, bien entendu, quelques autres encore. II semble bien, cependant, qu'il y vit en outre le philosophe anglais Hobbes. Et surtout ce fut à ce voyage de 1647, plutôt qu'en 1648, que se fît sa réconciliation avec Gassend^ Rien d'irréparable ne s'était passé, et même la conduite de l'un et de l'autre, depuis les Objections et les Réponses de 1641, laissait l'espérance à leurs amis communs de rétablir entre eux

a. Voir ci-avant, p. 366-367 et p. 394-395.

b. On lit dans une lettre de Sorbière à Mersenne, datée de Leyde, 3i oct. 1647, c'est-à-dire aussitôt après le retour de Descartes en Hol- lande : « Informés moy, s'il vous plaift, de la fanté de M. Hobbes, que » M. Defcartes a reprefenté fort malade à fon départ. » (Paris, Bibl. Nat., MS. fr. n. a., 6206, p. 75.) Serait-ce à ce voyage de 1647, qu'il faudrait placer un dîner des trois philosophes, Descartes, Gassend et Hobbes, réunis à la table du marquis de Newcastle ? (Voir t. V, p. 118.)

c. Tome V, p. 199-200. Nous avons soutenu, en cet endroit, avec Baillet contre Sorbière, la date de 1648, au troisième voyage de Des- cartes. Nous n'avions d'autre garant que Baillet lui-même, qui s'en rap- portait à une lettre d'Adrien Auzout, datée du 8 août 1689. Mais nous ignorons la teneur exacte de cette lettre, écrite plus de quarante ans après les événements, lorsque la mémoire d'Auzout, déjà vieilli, pouvait fort bien confondre 1647 et 1648. En définitive nous préférons 1647, pour les deux raisons suivantes :

1° Cette date répond aux indications de Sorbière, lesquelles ne sont postérieures que d'une dizaine d'années seulement. Il ne la donne pas d'ailleurs expressément, mais dans les termes que voici : « elapfo vix » quinquennio », c'est-à-dire cinq ans à peine après la polémique entre Descartes et Gassend, laquelle est de 1641 et 1642; « ...in refponfio- » nibus Gallicis ad Inftantias eodem anno editis », c'est-à-dire au com- mencement de 1647. (Tome V, p. 199; et t. IX, p. 198-218.)

2» Notre second texte est plus explicite encore. C'est une lettre de Mersenne à Sorbière, dont nous n'avons donné qu'une partie, celle qui est relative à la réconciliation des deux philosophes, t. IV, p. 5 1 5. Et nous l'avons domiée avec la date du MS., 5 nov. 1646. Mais ce MS. n'est qu'une copie, et la date exacte est : 5 nov. 164/, comme le prouve le commencement de la lettre, que nous avions omis, et que voici :

« Gallendus totus eft in edendâ Epicuri Philofophiâ, in fuis ad quatuor

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